Beauté fatale, de Mona Chollet – les livres féministes #3

Je ne trompe personne avec la couverture actuelle de mon blog, j’avais déjà annoncé indirectement que cet article viendrait un jour.

 » – Et Le Deuxième Sexe alors ? – Plus tard, plus tard. »

Toujours pas lu.

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Ce livre de Mona Chollet, journaliste franco-suisse au Monde Diplomatique, sorti en 2012 aux éditions Zones, a fait grand bruit lors de sa publication. Ou plutôt, il a fait parler de lui dans la sphère féministe en particulier car des réfractaires au féminisme, qu’ils aient des raisons ou pas de l’être, il n’y en a pas eu beaucoup pour le lire. Bref, passons. Si j’ai commencé cette série d’articles, c’est aussi pour faire découvrir à celles et ceux qui ne savent pas vers quoi s’aiguiller des petites recommandations en fonction de leur avancement (ou non) sur le sujet.

Mais revenons-en au sujet qui nous intéresse ici : Beauté Fatale est, de mon humble avis, un des livres phares de la génération féministe d’aujourd’hui. Il aborde un sujet qui nous touche absolument toutes en tant que femmes et qui est très actuel : la place de la beauté dans notre société et les injonctions sociales et systémiques à être parfaite selon la définition de tout-un-chacun, et surtout du monde de la mode et des cosmétiques. (tout en vous faisant croire que vous êtes une femme libre, le marketing est admirable d’efficacité)

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La Lettre écarlate, de Nathaniel Hawthorne

la-lettre-ecarlate-coverQuatrième de couverture

La lettre écarlate, c’est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l’Amérique du puritanisme obsessionnel de l’époque coloniale.
Trois personnages : Hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. Arthur Dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à Boston l’enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par Hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. Chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu’à la folie et la mort.

Critique

Pour combler mes lacunes en classiques, il ne fallait pas que je m’en tienne seulement qu’aux classiques français, qui sont pourtant majoritaires – si ce ne sont pas les seuls, comme c’était mon cas – à être imposés comme lectures au collège et au lycée. Et à part les contemporains américains, je n’avais jamais lu de classique venant de ce pays. Et en tant que classique, j’entends les œuvres vieilles de plus de 100 ans. (mais ton tour viendra bientôt, Hemingway, ne t’en fais pas)

Pour cela, j’ai donc choisi sur un très bon conseil de m’atteler à la lecture de La Lettre écarlate de Hawthorne. Je partais sur ce livre sans a-priori mais sans grand enthousiasme non plus. Cette neutralité aura eu le mérite de me faire apprécier l’histoire, et même plus que je ne l’aurais prévu.

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Ecoutez nos défaites, de Laurent Gaudé

ecoutez-nos-defaites-coverQuatrième de couverture

Un agent des services de renseignements français gagné par une grande lassitude est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d’élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d’une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Les lointaines épopées de héros du passé scandent leurs parcours – le général Grant écrasant les Confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Sélassié se dressant contre l’envahisseur fasciste… Un roman inquiet et mélancolique qui constate l’inanité de toute conquête et proclame que seules l’humanité et la beauté valent la peine qu’on meure pour elles.

Critique

Il faut savoir que j’apprécie beaucoup Laurent Gaudé. Il n’est pas trop hasardeux de dire qu’il fait partie de mes auteurs contemporains préférés : j’ai commencé par lire La Porte des Enfers, suivi d’Ouragan et de son prix Goncourt, Le Soleil des Scorta, avant d’enchaîner avec d’autres œuvres. J’en attends à la fois beaucoup et pas tant que ça de sa part non plus car je sais que je ne serai pas déçue la plupart du temps quoi que j’espère. Cette fois-ci, on se retrouve avec son dernier roman en date, mais aussi celui qui m’aura causé le plus de « problèmes ».

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Le Journal de mon père, de Jirô Taniguchi

le-journal-de-mon-pere-coverQuatrième de couverture

Moi qui n’étais pas revenu dans ma ville natale depuis plus de dix ans, je découvrais peu à peu des facettes de mon père qui m’étaient inconnues.
Je prenais conscience du fossé que j’avais creusé pour échapper à tout dialogue avec lui.

Critique

Jirô Taniguchi est un mangaka renommé qui est malheureusement décédé le 11 février dernier. Cette nouvelle m’a attristé et m’a donc conduit à cet article, comme vous vous en doutez. Vous trouverez sans problème des hommages – amplement mérités – envers cet auteur qui n’a pas volé son succès, bien au contraire. Son oeuvre est rempli d’humanisme et de bonté et son style de dessin est remarquable. Je n’ai lu que trois livres de lui : Quartier Lointain, Ice Age Chronicle of The Earth et celui-ci. Le premier n’est plus à présenter, étant le plus gros succès du mangaka en France, vous trouverez de nombreuses chroniques à son sujet dans la blogosphère. Je ne voulais pas écrire un article d’hommage car je ne connais finalement que très peu cet auteur mais deux de mes lectures m’ont laissé une très grosse impression. Et si j’ai vraiment beaucoup aimé Quartier Lointain, c’est Le Journal de mon père qui l’a finalement emporté dans mon coeur.

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Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal

reparer-les-vivants-coverQuatrième de couverture

« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Critique

Vous avez déjà sûrement entendu parler de ce livre car il a rencontré un gros succès, ayant remporté le Grand Prix RTL Lire en 2014, année de sa sortie, et ayant bénéficié d’une adaptation cinématographique, diffusé pour la première fois en novembre 2016. Bref, ce roman a fait parler de lui… et de mon côté aussi, même si je n’ai clairement pas été séduite par celui-ci, à l’inverse des critiques. Je l’ai lu un an après sa sortie… et ce fut à peu près le temps qu’il m’aura aussi fallu pour le terminer. Je pense que ce détail mérite une explication.

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Système de notation : à jeter ?

Le sujet m’est revenu en pleine figure en lisant un sujet sur le forum de Livraddict, où deux bloggueurs expliquent ne pas donner de notes, que cela les met mal à l’aise. Et je dois bien admettre que… cela a commencé à me titiller aussi.

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Je m’étais déjà demandée quelle était la pertinence de noter des œuvres mais j’avoue que cela m’aidait pas mal à hiérarchiser les livres que je n’aimais pas, ceux que j’avais bien aimé et mes coups de coeur, et que je pouvais y apporter une nuance. Du moins le croyais-je.

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A propos de courage, de Tim O’Brien

poche og1Quatrième de couverture

Tim O’Brien, jeune homme projeté malgré lui dans le tumulte d’un conflit sanglant, celui du Vietnam, tente, vingt ans après, d’exorciser les fantômes qui le hantent. Devenu écrivain, il se met lui-même en scène au côté de ses compagnons d’armes dont il fait, par la grâce d’un alliage subtil entre sa mémoire et son imaginaire, les acteurs et les victimes d’une guerre absurde. Fragments de vie et de mort, de courage et de lâcheté, de folie et de raison, ses histoires sont autant d’échappées poétiques qui oscillent entre passé et présent, et soulignent l’éternel besoin de l’individu de retrouver la flamme d’une innocence perdue. À propos de courage nous livre une méditation fracassante sur la guerre, la mémoire et le pouvoir de l’imagination.

Critique

Ce livre m’avait été conseillé par une libraire après une requête plutôt vague (« je voudrais un livre sur une guerre mais pas sur les deux guerres mondiales »), mais des guerres, y en a des tas, bravo à elle d’être restée patiente. Comme quoi, les librairies indépendantes, c’est le bien.

Je ne partais pas très confiante non plus et c’est avec un peu d’appréhension que j’ai entamé cette lecture. Il n’y avait pas de quoi, c’est un bon livre. Par contre, si vous cherchez un livre qui vous montre que la guerre en général n’est pas aussi absurde qu’elle en a l’air, passez votre chemin : non seulement celle du Vietnam est probablement une des plus absurdes de l’histoire, mais le récit de cet homme, de son expérience et de celles de ses camarades ne font que confirmer à quel point la guerre est d’une absurdité sans nom.

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Saga La Passe-miroir, de Christelle Dabos

Quatrième de couverture

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

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Critique

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas eu un engouement pareil pour de la fantasy ! (je dois avouer n’en lire que très peu car j’ai peur des schémas répétitifs) Je pourrais d’ailleurs me contenter de dire « C’est de la tuerie ! » et de vous laisser avec des gifs où on saute partout de joie mais ça ne serait pas très constructif.

Mais je pense que vous avez compris l’idée : j’ai été énormément satisfaite par cette saga. Satisfaite pour le moment car seulement deux tomes sont sortis sur les quatre prévus, et non, je ne spoilerai pas le deuxième tome si la présence de sa couverture dans l’article vous inquiète.

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