Bilan lectures #12 (novembre-décembre 2017)

Voici mon dernier bilan de l’année, et je dois avouer en être assez fière ! En plus d’avoir terminé le #BookChallengeNobel, j’ai lu pas mal de livres ces deux derniers mois, en tout cas plus que je ne l’espérais.

Les lunes de Jupiter (Alice Munro) #BookChallengeNobel Lire la chronique

Quartier perdu (Patrick Modiano) #BookChallengeNobel Lire la chronique

discours-de-suède-camus-coverDiscours de Suède (Albert Camus)

J’avais déjà lu ce discours une dizaine de fois sur Internet (vous pouvez trouver l’audio et la transcription écrite) mais quand j’ai vu que Folio le rééditait dans un poche pas trop mal foutu et en édition limitée, j’ai cédé face au marketing et je l’ai commandé le jour même de sa sortie. Je suis irrécupérable, il n’y a bien que pour cet auteur que je fais des coups de folie comme ça. Le discours de la réception du Nobel était parfait, comme d’habitude, et il y a aussi celui qu’il a fait lors d’une de ses deux conférences là-bas et une postface de Carl Gustav Bjurström. J’ai, ma foi, beaucoup aimé relire ça.

1001-vies-urgences-coverAlors voilà : les 1001 vies des urgences (Baptiste Beaulieu)

Un livre qui a l’air léger, mais finalement pas tant que ça ! Baptiste Beaulieu est médecin et raconte dans ce livre son quotidien quand il était interne à l’hôpital. Des journées très intenses, et ça on le comprend rapidement. On rit sur certaines anecdotes et sur d’autres, on est juste choqués… Oui, on passe du rire aux larmes très facilement et ça fait la force de ce livre ! Malgré une écriture anecdotique (et ça se comprend, ce n’est pas un romancier mais un docteur, et ça peut toujours être sujet à améliorations), ce livre est très intéressant si on se demande à quoi ressemble le quotidien d’un médecin dans un hôpital, et surtout aux urgences. Un livre qui m’a fait du bien malgré des passages prenants mais un ton plus léger après d’autres lectures fortes en émotions.

siddhartha-coverSiddhartha (Hermann Hesse) #BookChallengeNobel

Ce n’est pas le premier livre que je lis de cet auteur germanophone. Celui-ci est le deuxième après Le loup des steppes, livre brillant qui m’a subjugué. (je vous le recommande vivement) Siddhartha a une histoire qui, à première vue, m’attirait et me repoussait à la fois. Siddhartha se recherche à travers sa foi, d’abord chez les brahmanes, ensuite chez les ascètes samanas, et ainsi de suite… jusqu’à atteindre la paix qu’il recherche. Ça a l’air assez ennuyeux à première vue, mais pas du tout, les réflexions philosophiques de ce petit livre m’ont bien plu. Chaque étape de son parcours attise forcément la curiosité (et parfois le respect) et j’ai pris grand plaisir à suivre ce personnage tout au long de sa vie. Une confirmation de son talent, bien que j’ai toujours une préférence pour Le loup des steppes.

Love (Toni Morrison) #BookChallengeNobel Lire la chronique

Aux Cinq Rues, Lima (Mario Vargas Llosa) #BookChallengeNobel Lire la chronique

l-appel-foret-coverL’appel de la forêt (Jack London)

Découvert dans une boîte à livres et qu’on m’a conseillé maintes et maintes fois, je ne pouvais pas passer à côté. Je me souvenais de ma lecture de Croc-Blanc, à l’âge de dix ans (oui, j’étais jeune) et ce fut aussi ma seule lecture de l’auteur. D’ailleurs, anecdote amusante, mais l’histoire ayant été assez austère, je m’imaginais Jack London physiquement pareil, un espèce de vieux croulant avec moustache et barbe, comme ce fut la mode à l’époque. J’ai complètement déchanté en le voyant pour la première fois dans ma TL Twitter et la première chose que je me suis dite, stupéfaite, ce fut : « Mais c’était un putain de beau gosse en fait ! ». Voilà, navrée pour cette digression superficielle. Pour en revenir à L’appel de la forêt, ce livre me paraît une meilleure approche pour les enfants que Croc-Blanc pour une première fois. Les deux livres sont très durs, reflet de la cruauté et de la force de la nature, mais ce livre-ci me paraît moins difficile à appréhender. On se retrouve avec Buck, chien-loup domestiqué qui vit dans un confort dont il se verra dépouiller face au souhait d’un domestique qui voudra se faire de l’argent en le vendant au nez et à la barbe de son maître. S’ensuivra son parcours dans le Grand Nord, où il n’aura pas qu’un seul maître, et où sa détermination et sa force laissent tout aussi admiratifs que Croc-Blanc. Le titre va excellemment bien avec cette fin émouvante.

croc-blanc-coverCroc-Blanc (Jack London)

Une relecture d’un livre de mon enfance qui m’avait bouleversée ! J’avais 10 ans quand je l’ai découvert et si je ne connaissais pas encore la notion de classiques, de grands livres, etc, j’avais clairement eu l’impression que je lisais un très grand roman. Certes, j’ai grandi, mais même 17 ans plus tard, j’ai été éblouie par ma lecture. L’écriture était toujours aussi sublime et l’histoire toujours aussi fascinante. C’est triste et émouvant, j’avais la larmichette à l’oeil et plutôt deux fois qu’une. On s’insurge, on plaint ce pauvre loup mais bon sang, c’est juste très beau. Même ce monde infiniment sauvage et cruel est beau. Bref, à lire si ce n’est toujours pas fait.

La stratégie du choc (Naomi Klein) Lire la chronique

ideal-standard-coverIdéal Standard (Aude Picault)

Une BD (et surtout un cadeau de Noël) au dessin léger et comportant peu de couleurs différentes. (principalement le jaune) Le sujet, par contre, l’est quand même moins, même si on reste dans de la tranche de vie. (si vous avez d’ailleurs une meilleure expression pour ça, je suis preneuse) Notre héroïne, Claire, la trentaine, recherche désespérément un mec, et réalisera une partie des injonctions que cela comporte même si ça la fait parfois ouvertement chier, à un âge charnière où on te sous-entend que t’es proche de la date de péremption, et ce dans pas mal de situations. Tout dépend la perception qu’on aura de l’histoire, on peut y trouver un message positif, j’ai trouvé ça un poil déprimant.

Non, c’est non ! Petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire (Irene Zeilinger)

Vous l’avez deviné, celui-là fera l’objet d’un article dans ma série de livres féministes, alors à bientôt. 😉

bakhita-coverBakhita (Véronique Olmi)

Je pense que vous en avez déjà tous entendu beaucoup parler, la rentrée littéraire a compté ce livre parmi ses succès. Bakhita était une esclave avant de travailler pour la religion catholique en Italie. J’ai apprécié cette lecture, qui n’a toutefois pas été le coup de coeur escompté. Je regrette que la quatrième de couverture en raconte autant, je n’ai pas eu de réelle surprise à la lecture de ce roman à cause de ça, je vous conseillerais donc de vous en tenir au strict minimum. Bakhita était une femme admirable, avec une force de caractère qui ne peut qu’amener le respect. Sa vie n’a pas été facile, que ce soit en tant qu’esclave (on s’en doute bien), mais même quand elle a vécu une vie paisible en Italie, certains évènements m’ont titillé. L’autrice, sans tomber dans la véhémence que certaines choses appelleraient logiquement, est très juste dans sa narration, sans toutefois poser le voile sur l’hypocrisie ambiante. Une bonne lecture, je ne regrette pas d’avoir rencontré l’autrice.

correspondance-camus-malraux-coverCorrespondance Albert Camus – André Malraux (1941-1959)

Pour les personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux, vous avez dû sûrement voir que j’ai reçu deux correspondances de Camus, avec Malraux, celle que je vous présente, et celle avec Louis Guilloux. Si, après avoir vu toute la foire que la publication de sa correspondance avec Maria Casarès, une de ses maîtresses de l’époque, a suscité, j’ai finalement réfléchi à la question de l’indiscrétion de lire ces correspondances. On parle quand même de la vie privée, que la personne soit vivante ou morte… Mais il était trop tard, je me suis retrouvée avec ces livres sur les bras, et qui plus est des cadeaux, alors bien sûr que j’allais les lire. Je tiens à dire que je n’ai lu ni Guilloux ni Malraux, bien que je possède La condition humaine de ce dernier dans ma PAL. La correspondance avec Malraux n’a pas secoué ma culpabilité comme un prunier, pour la simple raison que la majorité des sujets abordés concernent la publication de L’Étranger et de Le mythe de Sisyphe (il y sera aussi fait mention de Caligula), d’autres détails un peu plus techniques, ainsi que certains ouvrages, dont les sujets sont finalement très peu développés (de toute façon, je n’aurais rien compris), malgré deux-trois tentatives de Camus pour cultiver un lien plus proche. « Puis-je vous dire que deux mots sur vous et vos travaux actuels me feraient plaisirs ? » Ce fut très mignon, certes, mais aussi très raté, Malraux gardant ses distances. De plus, des raisons de personnalité et de politique ont eu raison d’une possible amitié entre ces deux personnes. Malraux très pragmatique, Camus plein d’humanité, je retrouve ce que j’avais finalement entendu à La Grande Librairie. Un avant-propos et des annexes mettent un peu plus de choses au clair. Ceci dit, il y a trois textes que je n’ai pas lu : les deux premiers spoilaient des œuvres de Malraux (j’ai été pas mal furieuse quand je m’en suis rendue compte) et je ne comprenais à peu près rien au sujet du troisième.


Je suis très contente de ce bilan qui, s’il s’étire sur deux mois, me satisfait plus que le précédent car j’ai lu plus de livres. (et pas des moindres !) 14 livres en deux mois, je trouve que c’est largement correct, surtout avec mon rythme au ralenti.

J’ai écrit pas mal d’articles qui ne sont pas des chroniques (ou presque) :

Vous avez de quoi lire si vous avez loupé des trucs, en fait…

Pour les mois prochains, je reviens à un format mensuel pour mes bilans lectures. Cependant, il y a aussi des chances que le semi-hiatus que j’avais déjà anticipé s’applique pour les trois prochains mois. (particulièrement celui de mars) Ne vous étonnez donc pas si le rythme ralentit subitement à un moment ou à un autre.

J’espère que vous allez passer de bonnes dernières heures pour cette année, que vous fêtiez le réveillon ou pas !

17 réflexions sur “Bilan lectures #12 (novembre-décembre 2017)

  1. C’est un très bon bilan de fin d’année ! J’ai pas le courage de faire le mien du coup xD. Il faut absolument que je découvre Jack London et Hermann Hess en 2018, j’ai le loup des steppes dans ma PAL si je ne me trompe pas. Et je pense lire beaucoup plus de livre avec des personnages principaux féminins bref l’année 2015 ça sera féminin en tout et pour tout ! Hâte de lire tes prochains articles !

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    • Tu peux faire le bilan de l’année plutôt. (enfin, c’est comme tu le sens)
      Jack London (et je suppose que c’est la même chose pour toi), j’aimerais bien découvrir Martin Eden ! J’espère que tu ne seras pas déçue par Le lup des steppes, c’est assez particulier, mais c’est ça qui m’a plu.
      Ah oui, ben j’ai très hâte de découvrir tout ça ! J’ai encore plein de choses à apprendre et à voir sur les autrices. Merci, j’espère ne pas te décevoir !

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  2. Quel beau bilan Ada !
    Alors tu m’as donné envie de lire plus de livres de Jack London
    , Siddhartha aussi (tu n’imagines pas combien de fois j’ai du remonter pour voir comment ça s’écrivait haha). Je suis déçue pour Idéal Standard je pensais pas que ça parlait de ça en fait haha. Pour Bakhita je souhaite toujours le lire mais je lirai pas la 4ème de couverture alors :).

    Je te souhaite de belles lectures ! Bisous ♥

    Aimé par 1 personne

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