Le refus du travail, de David Frayne

le-refus-du-travail-coverComme je le dis à chaque fois que je présente ce livre quelque part : ce n’est pas un truc de feignasse ! Mais j’assume moins alors que je vis chez mes parents, je cache toujours la couverture… au cas où. Une incompréhension est si vite arrivée…

Mais revenons-en au livre ! Celui-ci ne prône pas la paresse, il n’est pas question de ça. Il remet plutôt en cause notre société basée sur le travail et plein d’autres domaines de notre vie qui sont grandement influencés par ce facteur. Et quand il entend « travail », il veut surtout dire « emploi ».

Dans ce livre, le sociologue David Frayne va diviser son livre en huit parties distinctes. Si vous avez des questions, vous pouvez être sûr qu’il va y répondre à un moment ou à un autre. En attendant, il fallait bien donner la définition du travail (ou de l’emploi, j’utiliserai le terme travail dans la suite de l’article), l’histoire derrière ce qui nous semble acquis de nos jours (et qui ne l’était pas forcément selon les époques), et donc, comment notre vision actuelle du travail a commencé. Jusque-là, il ne fait que poser les bases, mais si vous n’êtes pas trop au fait de ce sujet, vous risquez d’apprendre des choses.

Il parle aussi d’un sujet auquel nous pensons sans forcément nous attarder dessus, ni même penser que la chose doit changer, vu qu’elle est considérée comme normale : la politique du temps. Avec les progrès qu’on rencontre, ne devrions-nous pas avoir plus de temps pour nous ? Mais nous n’en avons finalement pas… Pourquoi donc ? Parce que le capitalisme a un principe simple : produire encore plus pour toujours plus de profit. Ce n’est donc pas dans l’intérêt des capitalistes que nous travaillions moins.

Le sociologue va aussi aborder un des principaux sujets auxquels on pense quand on aborde le sujet : la souffrance au travail. Vous pensez qu’on n’est pas si mal lotis au XXIème siècle ? Sans parler des ouvriers dans tous les pays, et particulièrement les pays en voie de développement dont vous niez ainsi la souffrance (en lisant un témoignage d’un ancien ouvrier d’un abattoir, j’ai eu la confirmation que La Condition ouvrière est toujours d’actualité, même chez nous), vous allez vite cogiter sur votre propre situation. (ou, au moins, sur celles de vos proches) Le monsieur n’est dupe de rien et ne nous cache rien à nous non plus. Notre situation serait meilleure que celle d’il y a quelques décennies ? C’est vrai, mais qu’à cela ne tienne, il va surtout nous montrer que notre rapport au travail est devenu plus complexe.

Il va ainsi nous montrer comment le travail s’incruste même dans notre vie privée, comment il nous parasite, d’une certaine manière, par le temps de repos qui en est surtout un pour pouvoir retourner au travail dans un meilleur état (qui ne s’est jamais plaint que son weekend était trop court ?) mais pas pour soi-même. Des nouvelles méthodes d’aliénation ont été trouvées et se camouflent derrière un vernis de respectabilité, de logique, mais vous verrez en lisant ce livre que ce sont en fait des méthodes assez sournoises. Notre vie durant une semaine est dédiée majoritairement au travail (ne me parlez pas des heures de sommeil parce que vous aurez la réponse que vous méritez) alors qu’on préfèrerait plutôt faire des choses plus… intéressantes ? Instructives ? Se développer soi-même ? Difficile de le faire quand on a un emploi spécialement fatigant : t’as plus envie de t’effondrer sur le canapé devant la télé que de lire des essais. (ahem) Tu cherches à te vider la tête avant tout, à la recherche d’un divertissement.

Le capitalisme se nourrit de votre force de travail… et de votre temps disponible à la consommation ! Le reste du temps, nous écumons souvent les magasins pour acheter des produits de toutes sortes. Nous avons des divertissements qui n’apportent rien à part un bonheur éphémère. Alors, je tiens à le préciser avant qu’on ne me saute dessus en criant « sale bobo gauchiste » : je ne dis pas que les divertissements, c’est pas bien, qu’il faut plutôt faire des choses intelligentes, blablabla. Là, maintenant, j’aimerais juste être sur une plage à jouer avec un ballon et à courir partout, il y a mieux comme activité enrichissante. Ce que je dis, c’est qu’il ne faut pas se limiter exclusivement qu’à ça. Le divertissement est une bonne chose. Qu’il n’y ait que ça dans notre vie (au point que je passe pour une relou quand j’aborde un sujet sérieux) en est une autre. En plus, certaines formes de divertissement contribuent grandement au capitalisme… qui peut ainsi continuer à imposer sa vision de la société. Travaille, et surtout ne réfléchis pas à ce qui t’entoure. T’as pas le temps ni l’énergie pour ça de toute façon.

De plus, les gens réfléchissent maintenant avec le prisme de l’utilité. Pourquoi tu fais ça ? Ce n’est pas utile, ce n’est pas productif, ça ne sert à rien, blablabla. C’est quelque chose de très difficile à mettre à distance comme raisonnement, et j’avoue que j’ai été fortement éduquée là-dedans, donc j’ai parfois du mal à me détacher de cette pensée et à ne pas culpabiliser quand je fais quelque chose considéré comme « inutile ». Ça va avec ce principe qu’il faut travailler pour être employable. (un de mes gros problèmes aujourd’hui) Tout ce qu’on fait doit être plus ou moins utile pour postuler et trouver un travail (je suis impressionnée par certains CVs). Ton voyage en solo prouve que tu es indépendant et que tu sais prendre des initiatives par exemple, tu ne peux pas juste aimer ça. Tu peux, mais ça ne doit pas servir qu’à ça. Toutes les personnes qui ont fait des voyages les mettent sur leurs CVs, certaines personnes ont voyagé parce que bon, c’est aussi un passage obligé… « Ca fait bien sur le CV ». Triste.

L’auteur va aussi pointer du doigt la culpabilisation des chômeurs, partie dans laquelle je me suis énormément reconnue. Plus que de parler de culpabilisation, David Frayne emploie le verbe « diaboliser ». Si vous écoutez bien les discours officiels, nous sommes des moins que rien, des parasites, des assistés, etc. On vit quand même dans une société où il n’y a pas de travail pour tout le monde, il y en a même de moins en moins, et pas qu’en raison de l’automatisation : plus ça va, plus les supérieurs donnent du travail supplémentaire à leurs employés. Pourquoi embaucher quelqu’un d’autre quand on peut mettre ceux qui sont déjà là sous pression ? Et puis (c’est moi qui le dit cette fois), si un employé n’est pas content, c’est pas grave, il n’a qu’à dégager et quelqu’un prendra sa place, il y a toute une file de chômeurs qui attendent… (je pense d’ailleurs que c’est pour cette raison qu’il n’y a aucun intérêt à ce que le chômage se résorbe)

Croire que le travail, c’est la santé, quand on sait les effets négatifs que ça produit en réalité (pression psychologique, burn-out, dépression, suicide, problèmes de santé physiques…), est une croyance très répandue et qui m’est répétée, en ma qualité de chômeuse, très souvent. Si je suis mal psychologiquement, il faut que je travaille. Mais ça n’a fait que repousser l’inévitable… et ça m’a apporté d’autres problèmes. Merci à cette croyance délétère. De plus, trouver un emploi à tout prix pour vivre, c’est stressant. Et quand je dis « vivre », c’est juste remplir les critères les plus basiques : manger, s’habiller, avoir un toit sur la tête… Et si tu n’as pas de travail, tu te retrouves sans rien, et tu peux crever… L’humanité ne vaut-elle pas mieux que ça ? (et puis j’ai rien demandé en naissant, moi)

Par la suite, David Frayne a mené une enquête pour savoir comment se débrouillaient ceux qui ont dit non (ou à moitié) au travail, à l’emploi. Il a d’abord voulu connaître le « point de rupture », ce qui les a amenés à prendre cette décision, tout en étant conscient que cette réflexion est née au fur et à mesure de leur vie, de leur observations. A part un qui dépeint un peu trop sa nouvelle vie en rose, ils ne cacheront rien des avantages de cette vie, ni de ses inconvénients. Ne l’oublions pas, nous vivons dans une société dédiée au travail ! Il y a forcément un rejet de la part des autres citoyens, une incompréhension envers leur mode de vie, ce qui peut être assez lourd à supporter. Financièrement, ce n’est pas facile non plus, loin de là, et ça peut ramener n’importe qui sur le marché de l’emploi. Leur parole démonte bon nombre de clichés. Les gens qui disent que c’est la belle vie pour ces « paresseux »… Ils n’ont qu’à le faire, non ? Vu que c’est « facile »… Mais ça ne l’est pas. Socialement parlant, tu ne vaux plus rien pour beaucoup, c’est très lourd à supporter. « Tu fais quoi dans la vie ? » Cette question concerne ton emploi et est posée avant toutes celles qui pourraient te concerner personnellement. Tout ceci dans le but, inconsciemment ou non, de connaître ta valeur dans le monde du travail. C’est souvent demandé sans méchanceté, sans intention de nuire, mais l’objectif sous-jacent est clair.

Et pour revenir au fait qu’on les qualifie de paresseux, c’est assez faux ! Ces gens font des choses, comme participer bénévolement à des associations, ils cultivent leur jardin, proposent leurs services chez d’autres… Il y a aussi les personnes malades, c’est indépendant de leur volonté. Mais comme ils se trouvent en-dehors du cercle du capitalisme et du système d’emploi, ce qu’ils réalisent n’est pas considéré comme du travail, et encore moins comme quelque chose d’utile.Pourtant, c’est aussi une forme de travail, et ce malaise et cette ignorance ont fortement besoin d’être questionné.

Bref, tout ceci n’est qu’un vague aperçu de ce livre. J’ai parfois un peu craché ma bile, donc si vous trouvez l’article un peu simpliste, c’est normal. (en plus, je me fixe une limite de mots) Le sociologue aborde énormément de points, donc si vous trouvez cette chronique incomplète, c’est aussi normal, aha. Il y a tellement à dire sur ce sujet !

David Frayne analyse avec beaucoup de précision et de recul la structure de notre société centrée sur le travail. J’ai donné quelques exemples, mais énormément d’éléments s’imbriquent les uns dans les autres pour créer une situation qui semble presque inextricable. Le capitalisme est bien évidemment un problème sur de nombreux plans, et il l’est aussi sur un pan de notre vie qu’on ne soupçonne souvent pas.

Cet essai permet de prendre du recul sur notre vie, qu’elle soit professionnelle ou personnelle, vu que la première influence souvent la deuxième à ses dépens. Un livre qui peut faire l’effet d’une claque pour certains, qui confirmera certaines réflexions chez d’autres. Un livre nécessaire à une époque où le travail semble de plus en plus obligatoire pour (sur)vivre dans un monde qui en propose de moins en moins.

64 réflexions sur “Le refus du travail, de David Frayne

  1. Je trouve ton article passionnant et je te rejoint sur la question de l’utilité. J’ai été amenée à travailler ou côtoyer des gens qui étaient l’incarnation même du travailleurs costume cravate et ils lisaient certains classiques juste pour faire bien. 😑😑 Une fois on m’a jugé parce que je lisais un roman avec des zombis. Du coup j’ai envoyé bouler la personne en lui disant que les romans policier qu’elle aimait tant est considérée comme de la paralitterature 😈 De part mon travail je vois souvent la souffrance des gens et parfois je reflechis sur la possibilité de me mettre en temps partiels pour pouvoir accorder plus de temps à ce qui m’importe vraiment.

    Aimé par 1 personne

    • C’est le livre qui est passionnant. 😀 Ils lisaient des classiques juste pour « faire bien  » ? Comment ils te l’ont fait comprendre ? Ils me saoulent, ces gens -_-
      Aha, tu as bien fait de répliquer ainsi, tu lui as rendu la monnaie de sa pièce !
      Oh, oui, je vois ce que tu veux dire… J’espère que tu réussiras à concilier les deux. Le temps partiel est parfois mal considéré dans certains métiers… Bon courage !

      J’aime

      • Elles me l’ont dit elles même 😑 En mode : moi j’aime pas lire, mais bon je lis des classiques car il le faut. Et moi j’étais en mode Oo
        Oui c’est mal considérer et encore plus si tu n’as pas d’enfants 😑

        Aimé par 1 personne

      • Ah d’accord… C’est vraiment dommage d’en avoir que pour le paraître à ce point…
        Oui, les employés qui travaillent en temps partiel sont : ceux qui n’ont pas le choix, et les mères. (quoi, les pères ? Ben eux, ils ramènent plus d’argent, donc sont à temps plein, le système patriarcal a encore de beaux jours devant lui) Alors nous, on est considéré comme bizarres, si ce n’est pas pire…

        Aimé par 1 personne

  2. Merci pour ton article cela me donne vraiment envie de lire ce livre ! Je suis moi même en pleine réflexion sur le travail et je suis à la croisée des chemins avec cette furieuse envie de moins travailler de le faire exclusivement pour moi et surtout de ne plus avoir d’emploi. Mais je vis dans le système et ses aliénations et je suis moi même chômeuse en recherche d’emploi. Le pire pour le système c’est que je suis professeure, fonctionnaire donc pour la doxa capitaliste une sacrée privilégiée et j’ai tout bazardé pour vivre autre chose ! Pas facile à assumer mais j’ai un fort caractère qui me permet de résister au jugement intempestif des autres. Tu vas aussi y arriver Ada et tu trouveras ta voie et ta place d’autant plus que l’on est de plus en plus nombreux à penser comme cela.

    Aimé par 1 personne

    • De rien ! Oui, j’ai remarqué qu’on était toutes les deux en réflexion sur ces sujets. Je sais à quel point c’est dur de résister au système. La différence entre nous deux, c’est que je manque énormément de confiance en moi et que ça n’a pas l’air d’être ton cas ! Merci beaucoup pour tes encouragements, j’espère que tu vas arriver à trouver quelque chose toi aussi !

      Aimé par 1 personne

      • En fait il ne faut pas rester seule ! Le secret des révolutions (et celle ci est une révolution contre le capitalisme) c’est de faire masse, d’être nombreux. Peut être que c’est cela qui te manque aujourd’hui : trouver près de chez toi des projets, des groupes qui font des choses dans le sens où tu voudrais aller et de t’y joindre. C’est comme ça que tu pourra résister aux jugement des autres et avoir confiance en toi.

        Aimé par 1 personne

      • Tu as raison, les gens qui luttent à leur façon pour leur mode de vie ne sont pas tout seuls. Je vais chercher, bien que je n’ai pas d’espoir dans mon département. (surtout que j’habite dans une ville de droite !)

        J’aime

  3. Salut,
    je découvre ton blog avec cette chronique, et je dois dire que ça donne diablement envie de lire le livre en question.
    Je me retrouve beaucoup dans ces réflexions sur le travail. Je déteste toutes ces injonctions au productivisme, cette fierté de travailler et la manière dont c’est revendiqué.
    J’ai pendant un temps très peu travaillé, et depuis la maison, me laissant beaucoup de temps pour m’occuper de ce qui m’intéresser, lire, bloguer et m’occuper de la maison (oui oui) et sans la pression financière qui malheureusement génére pas mal de stress et d’angoisse, j’aurais été parfaitement épanoui comme cela et j’aurai revendiqué mon statut de « faignant ».

    Aimé par 1 personne

    • Vu ce que tu dis, je te le conseille ! Ca ne peut que faire du bien d’entendre son avis partagé par d’autres, surtout quand celui-ci est aussi peu reconnu.
      Tu as pu bénéficier de ton propre temps à toi, c’est super ! (après, j’imagine que ça n’a pas dû être facile tout le temps) J’espère que tu retrouveras un rythme comme ça si c’est ce qui te convient 🙂
      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de laisser un commentaire, ça me fait très plaisir !

      J’aime

  4. Celui là il faut absolument que je le lise ! J’ai trouvé ton article exceptionnel, tu te mets un peu à nu devant nous et j’ai senti toute cette sincérité qui se dégageait. Il m’a beaucoup touché ce papier et en plus c’est un sujet qui va de plus en plus m’intéresser.

    Aimé par 1 personne

    • Waah, merci beaucoup pour ton commentaire ! Je te le conseille car je trouve en plus que ça aborde plein de points sur ces sujets, il est assez complet tout en étant facile à lire. En tout cas, ça me touche beaucoup tout ce que tu dis, surtout que j’hésite justement à me dévoiler sur ça en général, mais c’est mon sujet du moment.

      J’aime

  5. Aaah ce livre c’est pile ce qu’il me faut en ce moment ! Alors que je cherche quoi faire de ma vie (enfin, quelle direction prendre dans mon domaine) et que je donne de moins en moins d’importance au travail au sens production. Merci pour cette découverte ♥

    Aimé par 1 personne

  6. Ce livre a l’air très intéressant! Je me reconnais dans certaines problématiques, en tant que personne qui a étudié des disciplines souvent considérées comme « inutiles » d’un point de vue purement mercantile et qui travaille à temps partiel pour pouvoir consacrer du temps à des activités tout aussi peu « productives » (un blog qui ne rapporte rien, du bénévolat culturel…). Et en parallèle, dans le cadre de mon travail je suis confrontée à beaucoup de jeunes qui s’interrogent sur leur avenir professionnel. Des interrogations auxquelles il faut bien répondre, en essayant de trouver un équilibre entre idéalisme et utilitarisme…

    Aimé par 1 personne

  7. Comme toi, je cherche du travail, et c’est la première fois de ma vie que je le fais. En fait, je sors de l’université et de stages, du coup j’en suis même à me demander si j’ai le droit au qualificatif de chômeur ! J’ai fait 6 ans d’études pour finalement m’apercevoir qu’on m’a préparé à beaucoup de choses… sauf au monde du travail :’)

    A cela s’ajoute que je connais quelqu’un qui, de part ses expériences de vie, s’est complètement éloigné de ce monde qu’on tend à nous montrer seul et unique choix possible. Mais quand je vois la violence induite, les tâches rébarbatives motivées par le seul besoin de gagner sa vie (on voit le vocabulaire utilisé…), il y a vraiment de quoi réfléchir.

    Merci de m’avoir fait découvrir ce livre, je pense que je le lirai à l’occasion, quand j’aurais envie de sortir un peu des romans.

    Aimé par 1 personne

    • Effectivement, les études ne nos préparent pas au monde du travail… et pourtant, on nous enjoint à être prêt rapidement !

      J’ai déjà un peu travaillé, mais pour mon âge, pas assez souvent. Les mêmes interrogations m’ont bloquée… Je te conseille vraiment ce livre si tu te poses des questions !

      Aimé par 1 personne

  8. Je pense clairement lire ce livre avant celui de Simone Weil tiens. ( pour entendre les gens dirent « oh la feignasse » au vue du titre et de la couverture hinhin, on adore lire des essais pour donner l’impression qu’on joue aux cartes, vive les jugements de valeurs [alors que bon la symbolique de la couverture doit plus être la preuve qu’on a plusieurs cartes en mains et pas que le travail ] ) Il m’interpelle beaucoup en tant que petite newbie qui n’a encore jamais travaillé ( et j’en stresse alors que wouh j’ai que 20 ans mais depuis l’année dernière je sors à ma soeur « mais si je travaille pas maintenant on va jamais me prendre plus tard parce que mon CV sera vide ! »…. on voit où ça mène l’idée de travail bordel. ), qui affronte les premiers refus, ou encore qui cible le choix d’un job d’été. Parce que quitte à travailler, je veux que ça me « serve » dans le sens enrichisse ( et parce que je suis un minimum réaliste : je ne pourrais jamais être caissière vue ma patience inexistante et le comportement de certains clients donc j’évite un licenciement pour mon employeur ) et me donne des idées du comment et vers quoi orienter ma vie.
    Je t’admets que ce qui m’intéresse le plus, c’est la partie du savoir « comment se débrouillaient ceux qui ont dit non (ou à moitié) au travail, à l’emploi. » J’ai un peu lu ce passage en me disant « on peut réussir à vivre sans travailler et sans faire des gosses non stop pour toucher les allocs ? » (cf ma ville de bourges, arg) Je pense tenter de creuser la question par moi-même avant de lire ce bouquin, ça m’interpelle beaucoup.
    Le reste des points que tu brosses me plaisent et font écho plus ou moins indirectement à ma vie de famille on va dire. Ma grande soeur est une esclave moderne et elle le sait, la seule motivation qu’elle a pour continuer son travail c’est le salaire ( en tant que mère célibataire, ayant ma nièce et moi à charge… ) et les horaires ( encore du fait : mère célibataire, elle a la « chance » de faire du 8h-16h soit les horaires de l’école primaire ) Son travail est juste éreintant, elle a une tonne de soucis de santé maintenant entre sciatiques, lumbagos, là elle devra se faire opérer un doigt à cause de kystes aux articulations comme elle fait un travail très manuel, etc, et puis psychologique avec le harcèlement moral qui a créé un burn-out et renforcé sa dépression à cause d’un chef et de collègues ô combien cons. (Je te jure que je les enquillerai ceux-là) Son service va fermer dans environ deux ans, donc elle n’aura plus de boulot, et elle attend limite que ça même si ça va encore apporté des complications à sa situation qui déjà est très compliquée… Enfin bref désolée je te déballe tout là haha c’est vrai que la question du travail est vraiment très compliquée et je vois les dégâts que ça cause sur ma soeur… Sans compter bibi qui en rajoute en la poussant depuis des années à changer de boulot pour qu’elle arrête de souffrir mais malheureusement elle est embourbée dans les contraintes…

    Aimé par 1 personne

    • Tu as tout compris pour la symbolique de l’image ? (enfin, je pense, c’est pas expliqué, mais ça me semble logique) Les gens ne verront pas plus loin que le bout de leur nez…

      Tu m’étonnes que ça te stresse ! J’étais pareil à ton âge. (on dirait que j’ai 40 ans quand je parle, c’est fou) Je te confirme pour l’histoire du CV vide, j’en ai un… à 27 ans. (enfin presque, mais j’ai juste fait des petits trucs et je n’ai pas passé tous mes étés à avoir des petits boulots)
      Pour les gens qui se débrouillent, ce n’est pas simple. J’ai d’ailleurs bien apprécié que l’auteur de l’essai ne nous cache rien de leurs difficultés. Ca exige des sacrifices… et certains songent même à revenir au travail. Vraiment, ce n’est pas facile.

      Mais… Elle a quel âge ta soeur ? C’est affolant qu’elle ait déjà tous ses problèmes de santé à cause du travail, elle doit être jeune en plus ! Et en plus, c’est encore plus dur pour les mères célibataires… Son exemple me dit que j’ai eu raison de lire ce livre. Et pour l’exemple des caissières comme tu disais plus tôt, je suis pareille : je ne suis pas rapide, et en plus, l’irrespect des clients et la majorité des supérieurs qui leur donne raison… Je ne sais pas si t’as lu des témoignages (notamment sur « On vaut mieux que ça ») mais ça m’encourage plutôt à foutre des claques et à ne pas fermer ma gueule. Je plains ta soeur, mais je comprends ses contraintes… Ce n’est pas facile du tout, surtout dans un monde où le travail se raréfie et où les gens deviennent détestables.

      Aimé par 1 personne

      • Je ne sais pas si j’ai tout compris de la symbolique de l’image mais je pense avoir chopé deux trois trucs…

        Au pire on a qu’à marquer  » Syndrome de la page blanche  » sur le CV ça fait une excuse du pourquoi il est vide haha. (pas sûre que ce soit toléré maiiiis booon )
        De ce que j’ai pu trouver en fouillant un peu, c’est souvent pour une période qu’ils jugent temporaire avant de se remettre au boulot oui. Disons que sur le cours de toute une vie c’est vraiment difficile à tenir… En out cas ma biblio n’a pas le livre, donc je songerais à l’acheter ! (un de ces quatre… alala )

        Elle a 34 ans, elle est encore jeune du coup. Après elle travaille depuis longtemps ( ses 16 ans je crois ) et le travail qu’elle fait actuellement ça fait 12 ou 14 ans qu’elle le traîne je crois, et c’est un travail « cassage d’os » comme on lui a dit à sa visite médicale.. Surtout qu’à la rentrée ça va se compliquer encore plus parce que je serais quasi tout le temps sur Limoges donc je pourrais moins l’aider pour la décharger un peu, par exemple pour faire office de nounou, donc cilapanique.
        Ca me rassure souvent on me dit que j’y mets de la mauvaise foi, que c’est juste que j’ai pas envie de bosser si j’envisage même pas de faire caissière l’été ou alors un séjour au McDo etc. C’est surtout que je me connais un minimum et que je sais que je ne le supporterai pas, point…
        Je n’ai pas lu les témoignages, je ne sais pas trop si j’ai envie de m’énerver à la lecture à vrai dire. xD
        ace à sa situation d’emploi je me suis souvent sentie comme une charge mine de rien, parce que si elle était seule elle aurait sans doute pu envoyer balader tout ça mais bon, la joie d’avoir une situation familiale très compliquée depuis des années quoi.

        Aimé par 1 personne

      • Tu te feras tuer ! Ils sont giga sérieux dans les trucs de recherche d’emploi x)
        Oui, c’est très difficile, sans même parler de l’aspect financier. Sur le plan social, tu t’éloignes de tout le monde… Ou tout le monde s’éloigne de toi, ça dépend.

        Oh, mais t’as 14 ans d’écart avec elle alors ? J’ai 15 ans d’écart avec ma soeur. Oui, non mais trouver une nounou, j’entendais mes collègues de la formation en parler, c’est la grosse misère. Certaines se prennent pas pour de la merde… Courage à elle pour en trouver une.
        Te force pas, après c’est à toi de voir selon tes moyens… Après, je vais être franche : les vacances avec les potes, tu peux oublier. Sans parler de vacances ailleurs tout court. (perso, à part chez ma soeur…) Et faut surtout pas le dire, les gens vont croire que tu te plains et vont te renvoyer bouler en mode « tu l’as bien cherché ». (expérimenté ça, moi ? Naaaan) Et puis comme tu le dis, ce sont des boulots qu’il faut supporter… et surtout, faut en avoir les capacités ! Le nombre de fois où on m’a dit qu’il fallait que je sois serveuse alors que… j’ai un trouble de l’équilibre qui ne s’est pas totalement résorbé.
        Je peux te poser des questions en privé sur Instagram sur ta situation familiale ? Je ne voudrais pas que tu le fasses ici.

        Aimé par 1 personne

      • Question philosophique mais, est-ce qu’ils ne te tuent pas à petit feu en te refusant du travail ? Au final ça revient toujours au même, ils sont gagnants et toi perdant..
        Oui c’est vrai, mine de rien tu es censé tisser tes liens au sein de ton boulot… Enfin tisser des liens où que ce soit c’est difficile ! Alors sans cette ressource…

        Je suis le bébé de la famille haha, j’ai un grand frère aussi avec qui j’ai 9 ans d’écart. x) Mais ça me rassure que tu ais un tel écart avec ta soeur aussi, souvent les gens s’étonnent qu’il y ait autant d’années donc j’avais l’impression que c’était un cas anormal haha. Ah nan mais les nounous certains c’est 15€ de l’heure faut pas déconner… Puis les moments où ma soeur en aurait besoin c’est carrément pas intéressant pour elles ça leur bloque une place. –‘ Merci pour elle du coup !
        Alors tu sais, ça, j’y suis habituée ! L’année dernière c’était mes premières vacances depuis que j’étais bébé alors j’exige pas des mille et des cents, une journée à visiter un truc si possible pour me changer d’air mais sinon, je fais avec… ( là tu vas rajouter Limoges haha, quel dépaysement ! ) Non mais pour les autres tu cherches toujours tout, t’es qu’un Calimero.
        C’est dingue ça quand même qu’on te pousse dans un truc alors que bah techniquement ça te correspond pas du tout sauf si tu veux tout renverser contre ton grès…
        Pas de soucis ! De toute manière suivant les questions j’aurais glissé vers instagram pour te répondre je pense. ^^’

        Aimé par 1 personne

      • Oui, il y a un peu de ça. Sans travail, tu n’as pas d’argent, donc tu ne peux pas tisser de lien social, tu ne peux pas participer à tout ce qui amènerait une certaine reconnaissance sociale… Donc oui, tu as raison dans un sens.
        Tisser des liens, je connais pas xD. Ca a toujours été extrêmement dur pour moi… Donc ça ne changerait pas grand chose pour moi x)

        Trop mignon ! Et pareil que toi, je suis la plus jeune de la génération de mes cousins, la majorité a la quarantaine bien pesée maintenant… Et je croyais aussi que c’était un cas « anormal » mais en fait, j’ai vu qu’on était pas trop mal à vivre cette situation !
        En fait, les nounous savent très bien qu’elles sont en position ascendante : finalement, t’as plus besoin d’elles urgemment qu’elles de toi… Pour travailler, t’as souvent besoin de confier ton enfant absolument… Du coup, elles imposent parfois leur règles. Pas cool pour ta soeur du coup !
        Pareil. Le dépaysement, je le connais quand je vais voir mes amies en-dehors (rare) et ma soeur (très rare, même si j’essaie de la privilégier en ce moment)
        Encore une fois, les gens pensent que tu exagères, que tu pourrais faire un effort…
        Bien reçu !

        Aimé par 1 personne

      • Mais toi regarde tu as trouvé une autre alternative, tu tisses des liens grâce à ton blog. Donc genre tisser des liens tu connais pas nonmaisohtudisquoilà ! En plus tu m’as pas mal mentionné tes amies donc je pense que tu es plus sociale que tu ne le penses !

        Les gens s’offusquent pour un rien en fait…. ( pas nouveau certes )
        Oui y’a tout ça, puis y’a aussi les nounous agrées qui ont un quota d’enfants, du coup garder une enfant un week-end par mois et les jours fériés ça leur est pas du tout bénéfique.
        On se ressemble pas mal sur divers points au final ! Y’a une raison particulière qui fait que tu la privilégies en ce moment ? Tu es pas obligée de répondre hein !

        Aimé par 1 personne

      • Dans la vraie vie, je suis une naze. xD Mais oui, même si elles sont loin, j’en ai quelques-unes… On s’est connues durant les études.

        Oui, c’est pas leur faute le quota d’enfants, elles doivent prouver qu’elles peuvent s’occuper de tant d’enfants et ensuite, elles reçoivent un agrément (je crois que ça s’appelle comme ça). Mais même pour ta soeur, c’est pas avantageux, il ne faudrait pas que la baby-sitter soit débordée non plus :/
        Je peux te répondre parce que non, pas vraiment, c’est juste que j’ai été frustrée pendant plusieurs années de ne pas la voir plus souvent, alors voilà. (et puis on parle livres aussi)

        Aimé par 1 personne

      • Pff mais n’importe quoi, t’es pas naze. Arrête un peu tes bêtises !
        La distance c’est toujours le principal soucis.. Mais bon tu as réussis à garder des contacts de tes études, c’est pas rien.

        Oui voilà, ‘fin c’est un gros merdier la recherche de nounou quoi… Si tu veux pas d’enfants au moins tu t’évites ça haha.

        Oh d’accord. Vous rattrapez le « temps perdu » du coup, c’est bien de faire en sorte de vous voir plus.

        Aimé par 1 personne

      • Maiiis, pourquoi tu me crois pas ? TT
        Oui, moi qui ne maintient pas avec succès de relation, c’est cool que j’ai pu garder ces personnes en amies :3

        Oui, vu comme ça… Mais c’est plus la place du travail dans notre société qui est un problème, elle aurait le temps de s’en occuper, et… Ahem, pardon x)

        Oui, c’est ça 🙂

        Aimé par 1 personne

  9. Ce livre semble super intéressant. J’avoue que pour ma part, ma réflexion sur le travail a commencé lorsque je suis devenue étudiante: en dépit d’avoir une bourse et de vivre au domicile familial, à un moment donné j’avais décidé de travailler. Ca n’a pas duré longtemps, vu que j’ai des roubles de la concentration le job que je faisais en restauration était atroce. Je me suis toujours demandé ce qui m’avait poussé à prendre ce job alors que je n’en avait pas forcément besoin. J’avais peur du CV vide, à 16 ans, c’était déjà une source d’inquiétude. Plus tard, j’ai continué à faire quelques petits jobs mais seulement durant les vacances et jamais des trucs trop crevants. Mais dans ma famille, il y en a qui ne comprenaient pas pourquoi je ne travaillais pas toute l’année et qu’étudiante, c’était pas fatiguant (faut voir le taux d’échec des étudiants salariés surtout en droit).
    On a toute une culture capitaliste qui est ancrée. Parfois, je me dis qu’on serait mieux sans capitalisme mai je n’arrive pas à imaginer un système différente alors je me dis, il faudrait plutôt un capitalisme « light » mais je sais très bien que ça laisse place à des dérives.
    Sans compté que finalement, je suis assez chanceuse dans ce système, j’ai un emploi (bon 15h par semaine et rémunéré à moins de 500 euros) mais il me permettra de rebondir sur autre chose mais genre à 27 ans, c’est le premier emploi qui correspond à mes qualifications.

    Aimé par 1 personne

    • Merci pour ton commentaire ! Oui, je te comprends, tu t’es sentie obligée de faire ça en quelque sorte… J’avais aussi cette peur du CV vide, mais la peur du travail a été plus forte.

      Etudiant, pas fatigant, ce cliché éternel. Moi aussi, on me disait de bosser pendant mes études, mais je me connaissais par coeur, j’ai de gros problèmes de concentration, c’est soit l’un soit l’autre.

      Je vois ce que tu veux dire, je me sens coincée dans ce système. Pourtant, je souhaite une autre alternative, mais tout est tellement ancré que je ne sais pas quoi faire…
      Ah, on a le même âge 😀 Tu t’en sors avec ce que tu gagnes ? J’aimerais bien un temps partiel aussi, mais je sens qu’on va me reprocher mon manque d’argent pour sortir…

      Aimé par 1 personne

      • Alors pour mon job, je peux bénéficier de l’APL et de la prime d’activité donc c’est possible d’en vivre, j’ai un collègue qui le fait. Pour ma part, je vis avec ma famille et c’est clair que le hic est plutôt au niveau de trouver un logement décent, les agences immobilières proposent vraiment des ruines. Après, pour ce job et pour en vivre, je conseille quand même d’avoir fait des économies sinon c’est vrai que crains périodes peuvent être très dures.

        Aimé par 1 personne

  10. Il me semble l’avoir entendu sur France Inter ou France Culture il y a quelques semaines et c’était passionnant ! 🙂 Il m’a permis notamment de m’interroger sur ce qui a un prix et ce qui a de la valeur.

    Je me retrouve beaucoup dans ton avis, c’est juste hallucinant de réaliser la place que prend le travail dans la vie et dans l’esprit. Personnellement je mène un gros travail de décrochage depuis que j’ai commencé à bosser. Avant si j’avais une idée en fin de soirée, je rallumais le pc pour bosser, maintenant j’apprends à noter l’idée et à stopper son développement dans ma tête en dehors des heures de boulot. Bon, je n’y arrive pas toujours…

    La diabolisation du chômage m’inquiète, comme à chaque fois que quelqu’un est montré du doigt en fait… C’est dangereux et absolument vidé d’une empathie dont nous avons cruellement besoin. Il faut toujours mettre une faute sur quelqu’un, quelle tristesse…

    Aimé par 1 personne

    • Oh, je ne savais pas, il faut que j’aille voir ça ! Merci !

      En même temps, notre esprit est un peu parasité, c’est normal que tu n’y arrives pas toujours 🙂 Courage pour te détourner de ça !

      Oui, il peut y avoir une mauvaise gestion du foyer, mais ça reste problématique de la société, qui encourage à un certain train de vie qu’on ne peut pas tous avoir si on veut s’intégrer socialement. Donc cette culpabilisation est stupide, il n’y a pas de réflexion derrière, c’est juste dans le but précis de renforcer le capitalisme.

      Aimé par 1 personne

  11. Je vois que tu étais sur le thème du travail ! Cet essai rejoint direct ma PAL, parce que je pense, de ce que tu en dis, que c’est un livre à mettre dans les mains de tout le monde. J’ai déjà lu pas mal de petits trucs à droite à gauche sur le sujet, le capitalisme, la notion d’utilité, etc mais j’aimerais bien avoir des bases un peu plus solides et scientifiques sur lesquelles m’appuyer en cas de débat intensif ;).

    En tous cas je te rejoins totalement sur tout ce que tu as dis dans ton article. Le piège du divertissement, l’avilissement au travail, le fait d’être utile à la société… Paradoxale en plus quand on voit la différence de salaire entres certaines professions, genre un footballeur et une infirmière (alors que question utilité hein…). Personnellement j’ai trouvé ma voix, je pense, dans le domaine des livres mais je suis encore dans mes études, je crois que si je n’arrive pas à travailler dans ce qui me plait plus tard j’aurais tendance à opter pour une autonomie suffisante, vivre de peu mais heureux (ou faire un mi temps bidon et avoir assez de temps pour faire pleins d’autres choses épanouissantes….). Et je sais que cette conception là n’est pas facile à avoir pour tout le monde (y’a peut être un petit côté bobo gauchiste oui), d’accepter de se contenter de peu et de sortir de la société, parce qu’on nous apprend pas à penser ainsi, au contraire on veut nous faire peur de ça, en nous présentant qu’un model de hippie paresseux et sale.
    A ce sujet, tu penses quoi du revenu universel ? Je sais pas si c’est vraiment réalisable je n’ai pas lu assez de chose sur ce sujet d’un point de vue économique. Après sur le papier ça parait très beau et une bonne solution, surtout dans une société de plus en plus robotisée où le travail contraignant pourrait totalement disparaitre. Est-ce que David Frayne évoque un peu ce sujet ?

    Merci pour cette decouverte, ce partage de lecture et ce petit débat très instructif !

    Aimé par 1 personne

    • C’est très intéressant de savoir des choses sur le capitalisme, j’ai justement l’impression que je manque parfois un peu de ça, donc ça risque effectivement de te servir. Pas tellement de base scientifique (enfin, je sais pas dans quel sens tu l’entends) mais ça va effectivement te fournir des arguments !

      Non mais les différences de salaire selon les métiers, c’est aberrant, je crois qu’on est tous d’accord là-dessus. J’ai de moins en moins l’impression d’être seule à penser comme ça, à vouloir un mi-temps, c’est fou !

      Concernant le revenu universel, je suis comme toi, et même pire, je n’y connais rien, dans le sens où je me pose énormément de questions, mais c’est un sujet que j’aimerais approfondir aussi ! Oui, il en parle me semble-t-il, mais vraiment vite fait, genre il le mentionne sans plus. A nous de choisir un essai sur le sujet ! (il y en a chez la même maison d’édition mais je ne sais pas ce que ça vaut)

      De rien, toujours un plaisir de discuter 🙂

      Aimé par 1 personne

  12. Bon, eh bien go dans ma wishlist…
    Et merci pour ton article passionnant !

    La diabolisation des chômeurs c’est tellement hard, à ma sortie d’école je suis restée plus d’un an au chômage (avant de reprendre les études) et c’est un vrai cercle vicieux, tu ne trouves rien parce que pas d’expérience puis c’est de plus en plus dur au fur et à mesure que le « trou dans le cv » s’agrandit… (je n’osais même plus envoyer mon CV à la fin tellement ça me foutait le bourdon).
    Je considère que j’ai une vie globalement chouette niveaux amis, passions & compagnie mais alors toutes ces problématiques liées au travail, j’en fais encore des crises d’angoisses (alors que je me suis pas tourné les pouces pendant cette période de chômage, mais il y a un moment tu ne peux pas inventer le travail qui n’existe pas…)
    Vivement le revenu universel !

    Aimé par 1 personne

    • De rien !

      Oui, c’est angoissant ce trou dans le CV, après je commence à relativiser en mode « en même temps, on m’a jamais donné ma chance » et je suis très méfiante du travail comme on l’entend aujourd’hui, donc le cercle vicieux, en plus de s’alimenter tout seul, il bénéficiait de mon aide aussi…
      Mais tout le monde est vraiment angoissé par toutes ces problématiques autour du travail, c’est dingue ! On croirait pas quand on entend certains parler…
      Tu l’as dit, même si j’ai l’impression que beaucoup sont réticents à l’idée pour des problèmes liés à l’image sociale qui en ressortirait (si on se contente de ça, on est des paresseux). Ce sera pas demain la veille…

      Aimé par 1 personne

  13. Hello, c’est un article super intéressant et ça me donne envie d’aller chercher ce livre.
    Moi-même j’ai 26 ans, diplômé de Sciences Po, j’ai travaillé 2 ans comme salarié, je suis aujourd’hui au chômage, et j’ai la sensation que l’emploi salarié n’est pour moi qu’une immense contrainte aliénante. Comme si, en m’engageant dans un emploi salarié, je devenais une sorte de coquille vide, consacrant ma vie à des buts (la production, des objectifs, l’utilité..) qui ne sont pas les miens.
    Mais je ne sais pas quoi faire à partir de ça. Où en es-tu à l’heure actuelle? Comment ont évolué tes projets et ton mode de vie? Au plaisir d’échanger 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Merci, tout d’abord !
      Je comprends tout à fait tes interrogations, vu que, comme tu l’as compris, j’ai les mêmes !
      J’en suis malheureusement toujours au même point, aha. J’ai eu quelques problèmes de santé à régler, donc la recherche de travail n’a pas forcément été ma priorité. J’essaie d’aller voir des façons de cultiver autrement (je participe à un jardin partagé une fois par semaine), de me renseigner sur des façons de vivre autrement, plus en phase avec mes idées. Je suis encore bloquée sur MA propre façon de vivre, même si j’ai pris des décisions comme ne pas prendre l’avion (je l’ai jamais pris, alors tant qu’à faire… xD) et ne pas acheter la console de jeu que je souhaitais. Mais pour l’instant, je suis encore coincée, j’espère me débloquer dans les mois qui suivent. Je me renseigne beaucoup sur les alternatives actuelles, je remets en question la philosophie humaine actuelle car je suis persuadée qu’il faut qu’on se remette en question. Voilà, désolée, je dois te décevoir…

      J’aime

  14. Bonjour Ada,
    Non pas de souci tu ne me déçois pas 🙂 au contraire je me doute qu’envisager un choix de vie différent de la masse est très compliqué, il se pose de nombreuses questions (faisabilité financière, mode de vie, compromis, capacité morale à transgresser les normes…). Il est logique, que dans un système fonctionnant à 90% autour du salariat, il soit difficile de vivre « hors-système ».
    Moi pour ma part je me dis qu’il faudrait que j’entre en contact avec des « réseaux alternatifs », qui ont peut-être déjà commencé à développer à petite échelle des modes de vie innovant où l’économie est remise sous le contrôle de l’humain…
    J’envisage par contre d’essayer de développer une activité comme indépendant…ça paraît compliqué (faut trouver et acquérir des compétences monétisables) mais ça pourrait éventuellement permettre un équilibre de vie avec une meilleure liberté…
    As-tu connaissance de blogs, de réseaux sur internet qui s’intéressent à ces questions là?

    Aimé par 1 personne

    • Je te conseille de te diriger vers des éco-villages ou éco-hameaux (renseigne-toi quand même au préalable, les ambiances ne doivent pas être les mêmes). Des centres agro-écologiques aussi, peut-être… Je pense qu’il faut un retour à une griculture saine aussi, c’est pour ça que je te propose ça en plus des éco-villages (revenir à la fabrication, la réparation aussi…). Je te conseille aussi le livre « Vivre la simplicité volontaire », tu as des exemples selon différentes façons de vivre. Pour Internet, je n’en suis pas sûre, je connais juste un site d’informations qui s’appelle « Reporterre » qui publie parfois des articles sur le sujet mais ce n’est pas à proprement parler un site sur ces questions-là. Malgré tout, j’espère t’avoir aidé !

      J’aime

      • Bonjour Ada,
        Je te réponds bien plus tard, je n’ai pas beaucoup avancé sur ces questions mais j’envisage de tester un engagement type wwoofing qui pourrait peut-être me permettre de découvrir de tels éco-villages? Je vais aussi aller voir plus souvent Reporterre qui est une bonne référence.
        J’ai commencé à lire le livre de David Frayne « Le refus du travail », il est pas mal, à vrai dire dans les témoignages, rien qui ne me surprenne vraiment mais c’est déjà intéressant d’avoir un ouvrage de chercheur sur ce style de vie…On voit quand même que c’est avant tout du « bricolage » entre aspirations et nécessités, et des valeurs de vie….Du neuf de ton côté?
        Bonne journée

        Aimé par 1 personne

      • Bonjour !
        T’inquiètes, pas de problème ! Aaaah, c’est pas mal ! Mais il faut bosser, c’est ça ? Pas assez de force et d’endurance physique de mon côté, sinon j’aimerais bien…
        Pas grand-chose de mon côté pour le moment. Pour « Le refus du travail », ça m’avait aussi rassuré de voir que je n’étais pas « folle » et pas seule à me poser des questions sur notre rapport au travail. Et tu as raison, c’est une sorte de « bricolage », ce qui montre que ce n’est pas si facile de faire un choix car la structure-même de la société ne l’envisage pas et ne le permet pas.
        Bonne soirée !

        J’aime

  15. Bonjour Ada,
    Ravi de te lire,
    A vrai dire j’aimerais bien un peu plus pouvoir me mettre en réseau / discuter avec des personnes qui ont des préoccupations ou valeurs comme nous. Tu m’avais dit que tu ne connaissais pas de forum consacré à ce type de questions et de valeurs là, je vais chercher car ça doit sûrement exister (ou alors ça se crée !).

    Oui c’est vrai que quand on a de telles réflexions dans notre société, on peut se croire fou. En tout cas, moi je me sentais très mal quand je subissais mon quotidien de salarié de 9h à 18h chaque jour et que je me disais que je devais supporter ça pendant 40 ans…Ca fait du bien de se laisser la liberté de bricoler sa vie à sa façon, bien qu’on puisse se sentir un peu en dehors des sentiers battus. N’est-ce pas trop dur de ton côté?

    Aimé par 1 personne

    • Oh, salut ! J’espère que ma chronique t’a plu.
      Il doit bien y avoir des groupes sur Facebook mais comme je n’y suis plus, je n’en sais rien, mais c’est très probable. Etant introvertie et méfiante, je suis plus dans l’observation pour le moment.

      Et du coup, on en vient un peu à la deuxième partie de ton commentaire : oui, c’est dur. Je suis sans emploi (encore), donc je n’ai pas le rythme de salarié et je t’avoue que contrairement à d’autres qui s’ennuient au bout de deux semaines, je ne m’ennuie pas du tout. Au contraire, j’apprends plein de choses… Je vois peu de gens, ce qui me convient bien d’une certaine manière, mais du coup, je ne fais guère connaissance avec des gens qui ont en partie mes idées… Je suis en conflit avec moi-même. Si tu es sur Instagram, je peux te filer des comptes que je suis qui sont intéressants au niveau de l’écologie si tu veux !

      J’aime

  16. Qu’est-ce qui est dur pour toi, le fait de devoir composer avec un budget restreint ou bien le regard des proches, ou un isolement?
    Tu parles d’un conflit avec toi-même, c’est à dire? Conflit sur le mode de vie à adopter…?
    Pour ma part je n’ai pas encore exploré grand chose mais j’ai envie d’écrire sur le sujet. Je composerai sûrement un blog pour en parler, je t’enverrai le lien 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Les deux, bien que si j’avais le budget, je pourrais envoyer promener le deuxième point plus facilement…
      Conflit entre ma nature de solitaire (qui est vital pour moi, contrairement à ce qu’on a essayé de me faire croire) et le fait qu’il faudrait rencontrer des gens pour s’entraider. Je vais à un jardin partagé mais je n’ose pas plomber l’ambiance avec mes raisonnements, alors j’apprends en silence.
      Ooooh, super, ce sera avec plaisir ! Je te suivrai sans aucun doute 😉 (j’ai un blog perso que je n’ai pas vraiment commencé, je te le filerai quand je serai lancée, aha)

      J’aime

      • Ah c’est vrai que sans argent c’est plus compliqué de sortir ^^ moi j’ai encore des alloc Pole Emploi mais même là je me rends compte que ça crée de la restriction par rapport à ceux qui travaillent…Du coup faut trouver ou créer des activités à faible coût !

        Oui la solitude est sans doute importante pour toi. Si la compagnie des autres à tendance à t’étourdir ou te rendre confuse, c’est dans la solitude que tu retrouves tes esprits et que tu te retrouves toi. En tout cas je sais que c’est aussi ma zone de confort (au sens positif de zone de repos).
        Tu n’oses pas plomber l’ambiance avec tes raisonnements? Tu es du genre à réfléchir / analyser bcp?
        Peut-être que tu es solitaire en ce moment tout simplement parce que tu n’es pas entourée de personnes avec qui tu te sens vraiment à l’aise; Quand on est de nature introvertie, on a souvent tendance à ne vouloir de la compagnie que si ce sont des personnes qui, disons, te font te sentir bien avec toi-même.

        Je n’ai pas encore assez écrit pour le publier mais je n’hésiterai pas à revenir vers toi pour te donner le lien 😉

        Aimé par 1 personne

      • Je suis au RSA (j’ai la chance de pas payer de loyer), mais bon, je fais pas n’importe quoi non plus. J’évite aussi les grosses sorties comme font d’autres qui travaillent, sans compter tout l’aspect consumérisme qu’il peut y avoir derrière…

        Bon, au moins un qui comprend 😀
        Oui, je réfléchis pas mal (dans tous les sens, mais oui) et je peux voir pas mal de défauts et les faire remarquer… Je suis un peu chiante en fait.
        C’est un peu ça : en fait, les personnes avec qui je me sens bien sont loin, donc bon… (à l’exception de deux d’entre elles, mais on parle d’autre chose)

        Pas de soucis !

        J’aime

  17. Mdr je vois, donc parfois si tu l’ouvres trop tu te crées quelques frictions? XD

    Hum je pense que c’est normal, même les plus extravertis n’ont souvent que quelques bons amis / vrais proches

    Question bonus : t’est-il déjà arrivé de te lancer dans de l’écriture ou autre type d’art?
    En ce moment je suis sans occupation, cela va durer quelques mois, et j’ai bien envie de faire mon « Murakami ». C’est un auteur que j’adore, et son dernier roman raconte l’histoire d’un peintre qui suite à une séparation douloureuse, décide de s’installer dans une maison de montagne pour tenter pendant des mois de retrouver l’inspiration…

    Aimé par 1 personne

    • Oui, c’est ça, et ça ne dépend pas que de la façon dont tu le dis, mais juste de ce que tu dis…

      Pour ta question bonus, je n’ai pas écrit depuis 8 ans (je déconne pas). Et ça restait du petit niveau à l’époque, donc pour l’ambition…

      (au fait, on pourrait peut-être trouver un autre moyen pour communiquer, non ? Les commentaires de mon blog, bon…)

      J’aime

  18. C’est vrai que la façon de dire a son importance, mais une critique reste une critique, quelle que soit la façon dont on la tourne XD
    Après une certaine hypocrisie est toujours nécessaire pour maintenir la paix sociale, tant que ça ne nous « bouffe » pas trop…

    Mmmh à vrai dire j’essaie de trouver de l’inspiration depuis quelques jours, et je me rends compte que c’est vraiment pas simple. Être un écrivain, c’est un mode de travail très particulier…

    Bah oui avec plaisir ! Tu as FB? Tu peux chercher Cyril Martin / Draklight, et j’habite à Roubaix 🙂 on pourra partager nos découvertes alternatives

    Aimé par 1 personne

    • Aha, c’est vrai, mais quand même 😛

      Je n’ai pas d’imagination, alors si tu en as juste une once, bravo ! Du coup, tu comprendras que je ne ferai jamais ce métier…

      D’acc, je note, je te rajouterai dès que possible ! (si tu vois ‘Sams’ à la place du nom de famille, c’est moi xD)

      J’aime

  19. Ça a l’air passionnant ce bouquin, autant que ton article. Et c’est tellement vrai : on devrait déjà travailler moins vu la richesse produite. J’ai souvent hâte que le changement climatique bouleverse nos habitudes, pour qu’on reconsidère le monde du travail et ce qui a de l’utilité ou pas. Bien entendu, les débuts ne seront certainement pas roses.

    Aimé par 1 personne

    • Merci beaucoup !
      Non, les débuts ne seront pas roses, en effet, et je suis pour qu’on prenne en compte tous les facteurs sociaux qu’on s’est fait une joie d’oublier jusqu’à maintenant… Sinon, si c’est pour recommencer comme avant, c’est pas la peine.

      J’aime

Laisser un commentaire