Bilan lectures #23 – janvier 2019

Ce mois-ci, j’ai un peu lu… mais pas que des livres ! Du coup, je vais vous partager mes lectures de revues vite fait, sinon ce bilan lectures ne contiendra pas grand chose…

Livres

éloge-du-ver-de-terre-coverÉloge du ver de terre (Christophe Gatineau)

Ce livre me faisait de l’œil sur les tables de ma librairie et en déambulant à la Foire du Livre de Brive, mon regard est tombé sur la table de l’auteur. Je regrette de ne pas avoir pu discuter plus longtemps avec lui, il est très sympathique, et son livre l’est aussi tout en étant très instructif. Je pense même que je le relirai ! Dans ce livre, on apprend le rôle absolument essentiel que joue le ver de terre pour la terre, comment il vit et quel est son statut actuel (une vaste blague). J’ai appris des choses sur l’agriculture et la permaculture que j’ignorais totalement (je veux en apprendre plus et j’ai fait des achats en ce sens mais je me suis rendue compte avec ce livre que je partais non seulement de loin, ça, je le savais, mais aussi de très très loin). J’ai beaucoup aimé le ton de l’auteur, qui n’a pas la langue dans sa poche et en plus, j’ai eu l’agréable impression qu’il parlait un peu comme moi (en étant meilleur écrivain que je ne le serai jamais). Il va aussi dialoguer, dans ce livre, avec un ver de terre imaginaire, mais est-il vraiment si imaginaire que ça ? Si les vers de terre pouvaient parler, ils auraient la même franchise envers nous, voire pire… (après tout, on les détruit, eux et leur habitat, ce ne serait que justice) J’ai été assez surprise sur son empathie envers les animaux et sur sa lucidité sur leur situation qui m’a fait beaucoup penser à l’antispécisme, que je relie plutôt aux vegans alors qu’il ne semble pas végétarien ? Et en plus, il a l’air de connaître un peu Aymeric Caron, je suis vraiment allée de surprise en surprise. Vous pouvez dire « Bouuuh, elle croit que les mangeurs de viande ne pensent pas vraiment aux animaux » et effectivement, je crois qu’ils n’y pensent pas assez, ou pas vraiment, ou pas du tout, mais pour lui, je n’ai pas du tout eu cette réflexion, surtout que je me suis carrément demandée s’il était végétarien ! En plus, ça avait l’air de relever du bon sens pour lui, je suis restée agréablement surprise, mais surtout surprise. Mais sachez qu’après renseignements, il n’est pas antispéciste, il réclame juste du bon sens. Bref, l’urgence soulevée par ce livre, c’est de sauver le ver de terre impérativement. Je vous conseille le site de l’auteur, Le Jardin Vivant, pour des renseignements plus généraux. Un livre à lire d’urgence ! (surtout pour le ver de terre, sa situation est ubuesque, vraiment)

zoo-assassin-philanthrope-coverZoo ou l’assassin philanthrope (Vercors)

Relecture ! Oui oui, je sais, c’était le mois dernier, le moment de la relecture. Ça me titillait depuis un moment cette relecture de cette pièce de théâtre, adaptation du roman Les animaux dénaturés du même auteur. Je l’avais lu en seconde et elle m’avait fichue une claque. C’est l’histoire d’un homme, Douglas Templemore, qui fait venir chez lui un inspecteur et un médecin légiste pour constater le décès d’un nourrisson. Problème : ce bébé s’avère être un tropi, une espèce découverte en Océanie. Les tropis sont-ils des hommes ? Des singes ? Faut-il condamner l’accusé à la peine capitale, selon la réponse ? Comment en être certain, d’ailleurs ? Cette pièce est traversée d’innombrables questions sur ce qui fait que l’humanité est considérée comme tel, et nous obtiendrons les avis, bien différents, de différents experts (anthropologue, géologue, médecin…) sur l’humanité ou non des tropis. Nous assistons aussi à quelques scènes non dénuées de cynisme. Il y a aussi un certain humour dans ce livre, largement teinté d’ironie. Une pièce de théâtre intelligente, qui m’a une nouvelle fois fait réfléchir.

permaculture-gatineau-coverAux sources de l’agriculture : la permaculture et La permaculture de 1978 à nos jours (Christophe Gatineau)

Je mets ces deux livres du même auteur ensemble car même si j’ai eu une légère préférence pour le premier, ils m’ont tous les deux énormément fait réfléchir ! L’auteur aborde dans ses deux livres des questions sous des angles différents, mais très intéressants : l’agriculture est-elle vraiment naturelle à la base ? La permaculture peut-elle nourrir la planète ? Sans compter qu’il apprend plein de choses sur la terre (il faut la nourrir, ce qu’on ne fait plus !) et qu’il nous apprend à avoir une vision moins sur-optimiste et plus nuancée sur la permaculture. Je ne peux malheureusement pas dire toutes les réflexions que les livres de cet auteur (il y en a à foison, ça m’a remis les idées en place à de nombreuses reprises) m’ont apporté mais je suis certaine d’une chose : elless m’ont permis de prendre du recul sur les pratiques actuelles, et ils me permettront d’en prendre sur la permaculture. C’est un sujet qui m’intéresse mais dans ma grande naïveté et ignorance, j’aurais pu tomber dans les filets de certains gourous. Ça m’a rappelé (même si je le fais déjà, mais on ne sait jamais) de me renseigner à l’avance au lieu de tout gober !


Revues

D’habitude, je ne vous les partage pas, mais j’en ai lu quelques-unes ce mois-ci, et mine de rien, ça prend du temps !

america-8-coverAmerica, n°8

Comme à chaque sortie, j’achète cette revue de qualité. J’en avais déjà un peu parlé à ses débuts ici si ça vous intéresse. Dans ce numéro, on retrouve un grand entretien avec Russel Banks (que je n’ai pas lu – ses romans, je veux dire), et ces entretiens sont toujours foutrement intéressants (mais quand même, ça manque toujours de femmes), et surtout, une série d’articles sur le problème des Américains blancs avec la race, les conséquences, et notamment une nouvelle inédite en France de James Baldwin (encore du très gros niveau !). Et puis il y a Chimamanda Ngozi Adichie pour vous convaincre définitivement. Ensuite, on trouve une foule d’autres articles qui peuvent parler d’autres sujets, notamment une série d’articles par Douglas Kennedy (on le retrouve presque à chaque fois) sur un film… Étant une grosse naze cinématographiquement parlant, je les trouve en général très intéressants à lire ! La revue nous offre aussi une double page de références littéraires, cinématographiques et musicales, souvent en référence avec la région ou la ville où un écrivain français est allé faire un tour pour nous pondre un article dessus après. Encore un très bon numéro, donc. (et la couverture, hiiiii)

socialter-bonheur-coverSocialter, n°32 : le culte du bonheur

J’accuse Lemon June d’en avoir parlé dans une de ses stories sur Instagram et de m’avoir donné envie de le lire. Vous savez que ça m’intéresse depuis Happycratie, ce sujet, donc j’ai voulu explorer d’autres sous-sujets à ça. On va y parler, bien évidemment, de l’utilisation que fait le capitalisme de cette nouvelle obsession du bonheur (et d’ailleurs, c’est quoi le bonheur ?), quelle a été la vision du bonheur par le passé et si le bonheur rend généreux ou non. Il y a aussi un entretien avec Yves Cochet (ancien ministre de l’Environnement) sur un possible effondrement, un article très intéressant sur les lanceurs d’alerte, sur la fameuse spiruline… et aussi des articles sur des initiatives, qui ne m’ont d’ailleurs pas toutes intéressés au même niveau. C’était intéressant, si j’avais les moyens, je m’abonnerai.

socialter-effondrement-cover.jpgSocialter, hors-série n°5 – spécial effondrement

Quand j’ai vu une interview de Pablo Servigne, mon sang n’a fait qu’un tour : il me fallait ce magazine ! De plus, à part lui, Yves Cochet et Cyril Dion (que vous retrouverez aussi dans ce hors-série), je ne connaissais personne dans ce domaine et ça m’a permis d’explorer d’autres points de vue. Si vous connaissez Pablo Servigne, ça ne vous apprendra peut-être pas grand chose, mais comme j’adore son travail… (même si on lui reproche d’être trop gentil, mais c’est justement ça qui m’a interpellé et plu) J’ai découvert Gaël Giraud (un économiste) dont j’avais beaucoup entendu parler, j’ai donc découvert ses idées. Il y a eu plein d’autres entretiens très cools, un philosophe avec qui je n’étais pas d’accord avec tout (Enzo Lesourt) mais je crois que le mot mindfuck résume bien ce que je pensais en lisant son interview. J’ai vraiment beaucoup aimé celui avec Alain Caillé à propos du convivialisme dans le contexte de l’effondrement. Il y a aussi des articles sur le néo-survivalisme qui m’ont été bien utiles, moi qui avait des préjugés là-dessus, ça m’a permis de nuancer… Bref, un hors-série très intéressant. Si vous voulez vous le procurer, dépêchez-vous, il n’en reste presque plus en commande sur leur site !


Et là, vous allez dire : mais tu devais pas lire un livre de ton challenge ce mois-ci ? Si si, à part que… je ne l’ai pas fini (oups). Je vous en parlerai donc le mois prochain. (du coup, le challenge sera-t-il réussi quand même ? Parce que là, ça commence très mal)

J’aurais bien aimé lire plus, mais je vous avoue que la concentration n’est pas au rendez-vous (mêmes pour mes lectures de ce mois-ci) et que j’aime bien prendre l’air, ça me fait du bien. Comme je reprends tout doucement ma recherche d’emploi que j’avais mis en pause, j’ai aussi moins de temps.

D’ailleurs, ça s’en ressent sur le blog aussi (il y a deux semaines où je n’ai rien publié). J’ai quand même publié des articles, hein, mais niveau chronique, zéro.

Bon… J’espère que je lirai quand même un peu plus le mois prochain. A bientôt !

17 réflexions sur “Bilan lectures #23 – janvier 2019

  1. C’est tout de même un bilan intéressant. Je me souviens de ma lecture du roman de Vercors et je découvre la pièce grâce à toi. Comme pour le magazine Socialter, je suis grande lectrice de presse, mais ce mag je n’ai jamais tenté, je vais aller voir. Bon courage pour ta reprise de recherche d’emploi.

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  2. Alors je ne sais pas si c’est considéré comme de l’antispécisme, mais certaines personnes qui mangent de la viande essaient de le faire de manière raisonnée : déjà en la limitant, et puis en l’achetant aussi éthiquement que possible. Ca va pas être un steak venant de carrefour, mais directement chez le producteur local par exemple avec un « meilleur traitement ». Enfin, je dis ça juste comme piste pour le cas de Gatineau ?
    Je garde en tête la pièce de théâtre, depuis que tu m’en as parlé je ne l’ai pas oubliée. c: Je pense la lire cette année d’ailleurs !
    Arrête donc de te mettre la barre si haute, je trouve personnellement que tu as pas mal lu tu sais. Les revues prennent pas mal de temps (quand je pense au seul America que j’ai lu damn) donc ce n’est pas négligeable.
    Enfin, bon février à toi !

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