Salut ! J’espère que vous avez passé un bon été de lectures ! Le mien peut paraître court, mais j’ai passé une semaine sans lire vu que j’étais ailleurs. Donc c’est finalement pas mal malgré mon absentéisme ! La lecture du premier essai que je vous présente (et que j’ai chroniqué) m’a aussi pris un temps de dingue (mais la biographie de l’auteur juste après était pas mal dans le genre).
Métamorphoses du travail (André Gorz) Lire la chronique
Un essai très complet sur le travail, son histoire, son évolution, comment est-ce que sa place actuelle détruit la société. C’est assez terrifiant de lire ça mais pourtant nécessaire pour comprendre que la structure de notre société est centrée sur le travail et que toute décision passe par ça.
André Gorz, une vie (Willy Gianinazzi)
Une biographie sur l’auteur mentionné plus haut pour son brillant essai. André Gorz (qui n’est pas son vrai nom, il en a d’ailleurs utilisé plusieurs) est né en Autriche et y a grandi. S’en est suivi des études en Suisse pendant la guerre (à laquelle il a pu échapper alors qu’il est Juif, même si cette religion n’avait aucune place dans sa vie, on sait que ça n’arrêtait pas les nazis…) et par certaines circonstances, il s’est retrouvé en France pour travailler, pays dans lequel il est resté et dont il a, on va dire, épousé la langue (il refusait de parler allemand le plus possible). Bref, un philosophe et journaliste autodidacte qui en a bluffé plus d’un avec sa perspicacité et son intelligence. Personnellement, c’est sa capacité de remise en question, son ouverture d’esprit, qui m’ont impressionnée. Il était connu pour être solitaire et a provoqué l’incompréhension de beaucoup, alors que je criais en mon for intérieur « LA SOLITUUUUUDE, TROP BIEN ! ». Je me suis aussi reconnue dans son rejet, assez tôt, du travail et de ce qu’il implique. Voilà peut-être pourquoi il a analysé principalement le travail : ce n’est pas comme s’il tenait une place centrale dans la société… Je pense qu’il n’était pas forcément très heureux, heureusement que sa femme était là… D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur leur relation, lire Lettre à D. d’André Gorz lui-même sera plus pertinent, car cette biographie explore surtout les idées de l’homme et son évolution. Il y a des moments où c’est un peu lourd, notamment quand il y a des énumérations de sigles de syndicats, mais globalement, c’était très intéressant.
Océan Mer (Alessandro Baricco)
Après deux lectures passionnantes mais lourdes, je voulais me reposer avec un roman. Bien que « se reposer » n’est pas le mot… On se retrouve à la pension Almayer, au bord de la mer, en compagnie de sept personnages assez singuliers (mais dont les destinées sont souvent interdépendantes bien qu’ils ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam). Un qui essaye de peindre la mer mais ses toiles sont blanches, l’autre qui aimerait en connaître la limite, la finitude, une autre qui guérira peut-être en allant dans l’océan… Bref, tout ceci nous amène au même endroit. L’océan mer. Sa beauté. Son horreur. Sa force. Sa magnificence. Un ou deux passages m’ont fait rire, un autre m’a subjugué, un troisième m’a horrifié… Vous allez donc passer par pas mal d’émotions. L’écriture est poétique et inventive, elle nous fait passer par la beauté des mots, mais aussi leur structure, qui amène à une ambiance bien particulière selon la forme utilisée. Difficile d’en dire plus, ce roman est fascinant en tout cas et je vous conseille d’y jeter un coup d’oeil, car ce ne sont pas mes maigres mots qui vont dire quoi que ce soit. Sinon, y a la sublime chronique de La Récolteuse de mots qui vous donnera sûrement plus envie que moi avec son enthousiasme, surtout que c’est un coup de coeur pour elle ! J’ai trouvé que c’était un très bon livre et à défaut d’avoir flashé dessus, je pense que c’est une expérience de lecture à vivre.
Des mirages plein les poches (Gilles Marchand)
Un recueil de nouvelles, donc je sais d’emblée que certains n’accrocheront pas. Personnellement, j’aime déjà l’auteur pour ses deux premiers romans, donc je le sentais bien. Sans que ce soit exceptionnel, Gilles Marchand sait installer une ambiance particulière. C’était à la fois drôle, émouvant, un peu des deux à la fois, souligné par un style absurde qui donne tout son caractère aux nouvelles. Au travers de certains récits faussement légers, on y retrouve les conventions sociales et leur potentiel destructeur, qui enlève d’ailleurs toute magie. L’émotion possible, on la retrouve dans les situations, les personnages, dans la plume de l’auteur. C’est dingue d’ailleurs de voir avec quelle facilité le conformisme s’applique, mais bon, quand on vit dans cette société, on est au courant… Un recueil de nouvelles intéressant, qui m’aura arraché un rire ou une larme. Une lecture qui n’est ni trop légère ni trop dure, parfaite pour cet été.
La stratégie de l’émotion (Anne-Cécile Robert)
Pour mon avis sur cet essai, il faudra attendre ma chronique du mois prochain (mais pas très longtemps non plus, j’ai envie de tourner la page). Vous l’avez deviné : ce ne sera pas positif…
Petit bilan, certes, mais c’était intéressant. Sauf le dernier essai où… bref.
J’ai écrit un article un peu personnel ce mois-ci, ainsi qu’une nouvelle chronique d’un livre féministe :
Il y aura d’ailleurs un peu de mouvement du côté de ma série d’articles sur les livres féministes dans les prochains mois. C’est comme tout, ça va, ça vient…
Pour le mois de septembre, ça devrait bouger un tantinet plus. Ne vous méprenez pas, le rythme ne va pas forcément s’accélérer de façon significative, c’est juste que je pense que le mois de septembre finira avec plus d’articles que le mois d’août…
A bientôt ! (pour m’entendre râler au prochain article)
Métamorphoses du travail a l’air intéressant et instructif…
Bon mois de septembre !
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Merci pour le commentaire ! Oui, il est très intéressant mais complexe aussi.
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Tu tiens ton challenge des 12 mois pour l’instant, chapeau ! 😊 Océan Mer me fait extrêmement envie, depuis que j’avais lu cette chronique inspirée de notre chère Récolteuse… Tu en rajoutes une couche !
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*apparition sauvage* C’EST TROP CHOU MARCHI !
Je pense qu’Ada aussi va me soutenir pour le coup : il faut lire Océan Meeeeeer !
*disparition tout aussi sauvage, commentaire cadeau*
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Toujours dans le coin quand on parle d’Alessandro Barrico 😛
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Ah mais toujours, j’ai un Radarrico. (qu’est-ce que c’est moche comme néologisme… )
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… On dirait le nom chelou d’un auteur lui-même chelou.
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C’est vrai que je ne lirais pas forcément cet auteur si seul son nom apparaissait sur un livre haha.
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Oui, c’est plus « facile » que ce que je pensais ! Héhéhé, tu vas peut-être le remonter dans ta wish-list alors 😛
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Bon au lieu de détraquer le commentaire que t’avais laissé Maned Wolf huhuhu, je suis vraiment contente qu’Océan Mer t’ait plu même si ce ‘nétait pas un coup de coeur ! C’est quelle scène, qui t’as subjuguée ? ( pour éviter le spoil, essaie de trouver des mots clés, ou alors message insta au choix, je pense que je replacerai l’épisode ! ) Je ne sais plus du tout comment était constituée ma chronique mais tu me flattes. ♥
Je comptais lire un de ces jours Lettre à D; d’André Gorz, à défaut de pouvoir lire autre chose de lui dans l’immédiat. Sa bio cela dit me tente bien ! Il vivait de quoi, du coup, puisqu’il s’opposait au travail ? De ses écrits ? (je ne sais rien de lui donc question de newbie)
En tout cas je trouve que ton bilan est franchement pas mal avec une semaine de moins de lecture !
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Merci de me l’avoir donné à lire, c’était vraiment une lecture intéressante !
Je ne sais pas si « subjugué » est le bon mot, peut-être plutôt « fasciné », je vais te répondre ailleurs en effet 😉
« Lettre à D » est un petit livre, j’ai même eu le temps de le relire en même pas une journée ce mois-ci, je pense que tu peux tenter le coup. André Gorz vivait surtout de son métier de journaliste, mais comme il devait aussi se restreindre (il ne pouvait pas toujours dire ce qu’il voulait), ça ne lui plaisait pas toujours selon le journal pour lequel il travaillait. Ses oeuvres n’étaient clairement pas suffisantes, il a réussi à avoir de quoi subvenir avec des textes autobiographiques comme « Le traître » et « Lettre à D », c’est tout.
Merci beaucoup, petit ange :3
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Oh bah avec plaisir !
Je verrais si je pense à le chercher en allant à la bibliothèque dans le sameine ! Ca me fera une découverte, puis je suis plutôt petit bouquin encore comme petite concentration.
Oh d’accord, merci pour les informations !
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Héhé 😀
Je pense que tu peux le trouver, il a eu son petit succès.
De rien !
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Trois livres qui m’intéressent dans ce joli bilan. Océan mer, Métamorphoses du travail et Des mirages plein les poches. C’est très tentant tout ça !
J’attends avec impatience ta chronique sur ce fameux essai et te souhaite un joli mois de septembre !
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Oh, cool ! Des trois, « Métamorphoses du travail » sera largement le plus dur à lire.
Je viens déjà de la publier, ça me permet de passer à autre chose.
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Je n’en doute pas. Mais bon, tu me connais, je dis ça, mais malheureusement, avant que je le lise vraiment… 😦
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Je verrai bien sur ton blog de toute façon 😉
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