Bilan lectures #36 – mars 2020

Bonjour en cette fin du mois de mars ! La situation est assez exceptionnelle avec ce confinement… Enfin, j’en reparlerai après. De plus, en-dehors de cette période, je serai plus prise par la suite, vous êtes prévenus. Enfin, on est loin d’y être, j’aurais le temps d’en reparler. Qui sait combien de temps ce confinement va encore réellement durer…

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J’ai pas lu tant que ça, explications à la fin de l’article !

les-hommes-lents-coverLes hommes lents (Laurent Vidal) Lire la chronique

Un livre qui retrace ce que représentait le mot « lent » il y a quelques siècles et l’évolution de sa signification, devenue très péjorative. Qui est-ce que ce qualificatif concernait ? Pour quelle raison ? Cet essai, qui arrive à utiliser des références littéraires avec brio, y répond, mais pas que.

aria-the-masterpiece-tome-1-2-coverAria – The Masterpiece, tome 1 et 2 (Kozue Amano)

La sceptique que je suis a hésité à acheter ce manga car je pensais que ça n’allait pas tant me plaire que ça, et vu le prix de chaque tome… Et pourtant, j’ai beaucoup aimé ! Aria – The Masterpiece est une réédition deluxe d’un manga qui n’était plus disponible à la vente depuis de nombreuses années. C’est l’histoire d’une jeune fille, Akari, dont l’objectif est de devenir une ondine (un batelier si vous préférez) sur la planète Néo-Venise, l’ancienne planète Mars terraformée pour que l’espère humaine puisse y vivre (bon, je vous laisse deviner que ça se déroule quelques siècles plus tard…). La particularité de cette planète étant qu’elle est composée à 90% d’eau ! Akari va donc entrer pour sa formation chez ARIA, une société avec Alicia, une des meilleures ondines de la ville et son directeur… un chat ! Ces deux premiers tomes respire le calme, la sérénité. C’est contemplatif à souhait et c’est ce qui fait le charme de cette histoire. Ça détend de lire l’avancement d’Akari, sa découverte de Néo-Venise, et surtout, l’appel à prendre son temps pour profiter du moment présent, pour contempler ce qui nous entoure. Un rappel bénéfique pour tout le monde ! Et un bonbon à savourer. (bon, on a compris que j’achèterai la suite)

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Silence, on cogne, d’Alizé Bernard et Sophie Boutboul – les livres féministes #19

silence-on-cogne-coverCe n’est pas un livre qui a fait parler de lui alors qu’il est super important de documenter cette problématique. Le bandeau rouge de la couverture n’a pas l’air d’avoir suffi.

Silence, on cogne parle des violences conjugales dans un cadre particulier : celui des foyers de gendarmes et de policiers. Quand l’homme est un représentant de cette autorité, il a un pouvoir supplémentaire. Et c’est ce que les autrices vont nous montrer.

Alizé Bernard est une ex-conjointe de gendarme et raconte son vécu quand elle était encore avec son compagnon. Il a su user, pour camoufler les méfaits psychologiques et physiques qu’il faisait subir à sa compagne, de son statut, de la sympathie qu’il inspirait à ses collègues, de sa connaissance des lois et des recours, etc. Ces chapitres alternent avec ceux plus factuels de Sophie Boutboul, qui a enquêté sur la situation des femmes mariées à des hommes de ce corps de métier.

Le témoignage d’Alizé Bernard est glaçant tellement cela a été compliqué pour elle, que ce soit au niveau administratif comme avec son ex-compagnon. Un véritable parcours du combattant, ponctué par les révélations de Sophie Boutboul, des témoignages qu’elle a récolté de son côté, du peu de statistiques qu’elle a pu trouver (les violences conjugales commises par un homme policier ou gendarme ne sont pas étudiées en France).

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Les hommes lents, de Laurent Vidal

les-hommes-lents-coverRare, mais ça arrive, pas de quatrième de couverture cette fois-ci ! Elle empièterait trop sur ma chronique, ça m’agace.

J’ai beaucoup hésité avant de prendre ce livre. Je ne cessais de tourner autour à la librairie, mais j’ai attendu quelques jours avant de l’acheter afin de faire des recherches dessus. Je me suis décidée, je l’ai acheté, je l’ai lu et je ne regrette pas !

Quand je l’avais feuilleté sur place, je ne voyais pas la cohérence de la structure car les chapitres sont petits et semblent parler de choses différentes sans aucun rapport les uns avec les autres, mais c’est complètement faux ! Au contraire, tout est limpide et coule de source.

L’auteur nous retrace l’évolution de la définition de la lenteur au fil de l’histoire et comment on en est venu à quelque chose d’aussi péjoratif au point que ça en devienne une discrimination. Tout se déroule donc de façon chronologique.

Il y a longtemps, le mot « lenteur » signifiait plusieurs choses : « flexible », « mou », « visqueux », souvent en rapport avec le végétal… D’autres définitions sont apparus, notamment au début du Moyen-Âge, dont « faible », « manque de rapidité » et « apathique ». Tiens, on se rapproche dangereusement de ce que l’on connaît aujourd’hui… C’est à partir du XIIIème siècle qu’un tournant va être franchi avec l’entrée de la paresse au sein des fameux péchés capitaux.

Oui, le christianisme est dans le coin ! Que ce soit chez les catholiques comme chez les protestants, la valeur travail est d’abord valorisée comme déférence vis-à-vis de Dieu, avant qu’elle ne soit considérée comme nécessaire par ces mêmes religieux pour un fonctionnement optimal de la société. Dès ce moment-là, la lenteur est liée à la paresse, qualifiée péjorativement.

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