Bilan lectures #41 – août 2020

(on aura vu que je suis relancée sur le blog mais qu’avec des types de livres bien spécifiques)

Le mois d’août s’est bien passé ! Comme d’habitude, j’ai voulu lire des livres, puis finalement non, j’en ai choisi d’autres… C’est un peu le même cirque chaque mois. J’ai lu pas mal de livres pratiques, comme vous allez le voir, ainsi que des essais (mais ça, c’est habituel).

Les bases pour jardiner (quand on n’y connaît vraiment rien) (Jean-Michel Groult)

Oui, le jardin chez mes parents est loin d’être mon territoire, je n’y fais rien. Mais j’avais déjà testé dans un jardin partagé (alors qu’il ne faudrait pas à cause d’un problème de santé) et ça m’avait bien plu. Mais je sais que j’ai des lacunes et je voulais mettre au point les choses… en lisant un livre (ce que je fais le mieux). Je ne sais pas vous mais les bouquins de jardinage avec moult précisions et au vocabulaire obscur, j’en ai vu passer dans les rayons des librairies. J’attendais donc la perle, qui est venue grâce à ma soeur (cette perle-là, je la garde). Certains experts et faux experts n’aimeraient pas ce livre. Je dois en être une alors… Parce que, justement, ce livre ne nous prend pas pour des idiots tout en expliquant des choses qui pourraient paraître couler de source, il m’a beaucoup plu. Je vous le conseille mais pour le trouver, c’est chaud (il n’existe plus en neuf). Mais si vous feuilletez en librairie, vous trouverez peut-être autre chose d’approchant.

Reconnaître facilement les oiseaux du jardin (Daniela Strauss)

Ce livre s’inscrit dans ma démarche de mieux connaître des animaux que j’admire mais que je ne connais pas (ou si peu). Je ne commence pas en prenant une sorte d’encyclopédie qui recense tous les oiseaux de France et du monde. Mon but premier, c’est d’en reconnaître quand je les vois. Et où est-ce que je traîne le plus dehors ? Dans le jardin ! Donc je veux savoir quels sont les oiseaux les plus courants du jardin. Ce livre en recense une bonne partie. Leurs fiches se composent ainsi : nom de l’oiseau, sous-titre descriptif, nom scientifique, taille et description. En bas, vous trouverez une bande où se trouve des informations complémentaires : âge, chant, présence, migration, nid, etc. Vous voyez l’oiseau concerné à travers une photo. Parfois, quand la femelle est différente, une photo plus petite d’elle est présentée avec les traits qui la différencient du mâle. Les oiseaux sont rangés dans trois catégories par taille. L’autrice prend des oiseaux qui nous sont très connus comme repères, comme la mésange bleue, le moineau et le merle. Si j’en connaissais certains, j’en ai découvert d’autres, c’était très intéressant. Maintenant, plus qu’à ouvrir l’oeil !

Backlash (Susan Faludi) Lire ma chronique

Ma lecture la plus longue du mois. C’était éprouvant mais passionnant. L’autrice raconte en quoi la décennie des années 80 a été aussi une décennie de la « revanche » pour les antiféministes suite aux avancées des années 70 en matière de droits des femmes. Je vous préviens : toute ressemblance avec aujourd’hui n’est pas forcément dû au hasard…

N’essayez pas de changer : le monde restera toujours votre ennemi (Coline Pierré et Martin Page)

J’ai beaucoup aimé ce livre court, qui se contente d’images qui accompagnent un texte déculpabilisant. Les auteurs nous enjoignent à ne pas trop nous prendre la tête et à nous accepter. De plus, des formulations m’ont fait rire. Je ne peux malheureusement pas en dire plus mais c’est un livre qui m’a bien plu et qui m’a fait sourire.

Moi, les hommes, je les déteste (Pauline Harmange) Lire la chronique

Oui, je sais, certains n’auront pas envie de lire la chronique à cause du titre. Les vraies seront assez curieuses pour aller plus loin et cliquer sur le lien. Un livre féministe que je conseille à 200% aux femmes : il vous fera du bien.

Clit Révolution manuel d’activisme féministe (Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles)

Un livre dont je vous ferai aussi un retour en chronique le mois prochain.

Dali anti-obscurantiste (René Crevel)

J’aimerais bien vous dire que je l’ai lu, surtout que cet auteur a beau ne pas être super connu quand on s’y connaît vaguement en littérature, il est assez réputé. Seulement, je l’ai abandonné. Que s’est-il passé ? Pas qu’il soit mauvais, hein, j’étais juste perdue. Le propos était obscur pour moi, je manquais clairement de références, de culture, ce que vous voulez. Ça a rendu ma lecture ardue dès les premières pages. Un jour, dans quelques années, peut-être que j’essaierai à nouveau…

Vous ne pouvez rien faire contre nous, nous vous empêchons de vieillir (Les lascars du LEP électronique)

Un tout petit livre (je crois que j’ai mis une demi-heure à le lire) dans lequel sont recensés les textes écrits par des lycéens d’un établissement technique lors du mouvement contre la loi Devaquet en 1986. LEP, c’était l’ancien nom des lycées professionnels. Ces élèves étaient en formation d’électronique. J’ai adoré ce livre. Leur colère est forte mais juste, l’hypocrisie qu’ils dénoncent est flagrante. La loi Devaquet voulait réformer les universités pour imposer la sélection à l’université et et de les mettre en concurrence. Cette loi a fait beaucoup de bruit à l’époque mais les élèves de LEP électronique vont plus loin que les protestations. Ils rappellent que la sélection se fait déjà bien avant, qu’ils savent qu’ils sont « destinés » à des jobs de merde, qu’ils sont considérés comme pas assez intelligents pour faire autre chose. Pourtant, on voit bien qu’ils sont loin d’être ignorants, que le mouvement contre cette loi est insuffisant car il veut seulement garder un statut quo qui n’a jamais été satisfaisant pour qui que ce soit. Ces lycéens parlent franchement, sur un ton familier pourront reprocher les élitistes (comprenez : pas le ton convenu des habituels tracts militants) mais leur propos est sincère et intelligent. De plus, la présentation est parfois étonnante, comme en témoignent les illustrations qui les lient d’ailleurs à leur spécialité. Je n’en dirai pas plus sur leurs idées car c’est très court, mais ça n’enlève en rien leur pertinence.

Crevel, cénotaphe (Marc Verlynde)

Le plus beau nom de famille du mo… Comment ça, je dois parler du livre ? Roooh, si on ne peut plus dire ce qu’on veut… Vous l’avez sûrement compris avec le titre, l’auteur va parler de René Crevel, de lui et de son oeuvre. Je n’ai jamais lu un livre pareil (d’ailleurs, j’attends toujours des candidatures pour en écrire un similaire sur Albert Camus). Personnellement, je n’ai jamais lu René Crevel, je ne connais rien à sa vie, ni à ce qu’il a écrit. Ce livre est magnifiquement bien écrit. Avec une certaine sensibilité, une certaine poésie, un bon sens de l’analyse et une certaine franchise aussi, quitte à employer parfois du langage familier (j’aime d’ailleurs ces petites irruptions dans le texte). Parfois, je ne comprenais pas tout mais globalement, ça coulait un peu de source quand on sait bien utiliser ses capacités de déduction (et rien ne nous empêche de faire des recherches). Un homme qui m’a paru curieux, et dont l’œuvre m’a semblé intéressante, d’autant plus avec les quelques citations disséminées ça et là. J’aimerais bien en dire plus sur le contenu mais ce n’est pas à moi de juger. Je pense que les amateurs de René Crevel risquent tout particulièrement d’aimer ce texte, ce n’est pas un livre écrit basiquement, il y a une véritable plume derrière des propos qui n’ont pas l’air de sortir d’un chapeau magique. Si vous aimez bien René Crevel, tentez : je pense que vous allez apprécier, et peut-être même plus. Peut-être que vous connaissez aussi l’auteur à travers son blog : La viduité.

Les chants des oiseaux de mon jardin (Guilhem Lessafre)

Vous l’avez vu plus haut, j’ai déjà lu un livre sur les oiseaux du jardin. En voici un autre, mais il a un petit truc en plus qui m’intéressait : un CD audio avec les chants des oiseaux. En l’écoutant, j’en ai reconnu certains, d’autres non, et des chants qui se ressemblent parfois entre eux et que j’ai eu du mal à différencier et à identifier avec une ancienne écoute au calme dans mon jardin. En tout cas, l’écoute est agréable (normal, ce sont des chants d’oiseaux). Quant au livre, il présente parfois les mêmes oiseaux que l’autre livre mais on en trouve aussi des différents. 30 oiseaux y sont recensés (60 pour l’autre). Les fiches ne sont pas les mêmes, même si on peut y trouver globalement les mêmes informations : taille, poids, nid…


Bon, j’avais quand même prévu de lire des romans. L’impression qu’une vaste blague se déroule dans mon cerveau à chaque fois… J’espère au moins en lire un le mois prochain, si ce n’est deux.

J’ai oublié de le dire dans mon précédent bilan, mais j’avais quand même rédigé cet article sur les classiques que j’aimerais lire ou non en juillet. Si vous voulez participer aussi…

Sinon, je me relance sur les chroniques sur les livres féministes si vous aviez remarqué. J’ai encore une chronique du genre prévue en septembre, et peut-être qu’il y en aura un deuxième, qui sait ? Je ne promets rien vu que je change souvent d’avis…

En tout cas, j’espère que cet été s’est bien passé pour vous, vacances ou pas. A bientôt !

8 réflexions sur “Bilan lectures #41 – août 2020

  1. J’ai un retard colossal sur immensément de blogs, donc je rattraperai à petit rythme tes articles. (comme toi, j’essaie de relancer le blog, mais à côté j’ai du mal à relancer mes lectures des autres blogs haha.)
    En tout cas, que de lectures ! Bon, certains livres ne m’intéressant pas plus que ça (le jardinage par exemple, et l’ornithologie n’est pas forcément ma passion non plus, des fois j’aimerais bien reconnaître les oiseaux mais je suis plus tentée par la simple contemplation.) Je me pencherai sur tes chroniques féministes en tout cas. Je ne connaissais pas René Crevel tu vois, alors j’essaierai de découvrir un de ces jours (peut-être dans… plus d’un an ?) J’ai regardé rapidement, Le Roman cassé me tente bien, surtout que ça a l’air de regrouper plusieurs textes dont « Moi et mon corps » qui m’intriguait un peu. Celui sur Dali aurait pu m’intéresser mais je crains qu’il soit un peu trop obscur (haha, drôle pour « l’anti-obscurantisme » hein)
    Sinon, je fais un peu ma police du langage psychophobe (habituellement je ne le fais pas par frousse que ce soit mal pris, déso) : « abrutis », « idiots », « trop stupides » (bon, là, c’est pas de ton PDV – cette formulation est maladroite, je ne sais pas comment dire… Tu retranscris l’idée d’autrui, c’est plus juste sans doute ?) et « loin d’être idiots ». C’est les termes les plus difficiles à retirer de notre vocab je trouve alors j’en veux pas vraiment aux gens personnellement, mais c’est plus à titre préventif.

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    • Aha, t’inquiètes, parfois je réalise que j’ai presque une semaine de retard dans les lectures d’articles.
      Je comprends que ce genre de livres ne parlent pas à tous. J’aurais jamais lu ça il y a 3 ans…
      René Crevel, sans La viduité, je ne connaissais pas non plus, ou plutôt juste de nom. « Moi et mon corps » est d’ailleurs conseillé par l’auteur de « Crevel, cénotaphe », tu as eu une bonne intuition.
      Tu fais bien de me le dire pour le langage psychophobe, je vais aller modifier ça. En espérant que je les trouve tous vu que l’article est assez long… J’ai encore du mal avec ce genre de termes, y en a qui passent pas, mais d’autres traversent le filet de ma vigilance. Je vais aller voir, merci. (je sais que je retranscrits la parole de quelqu’un d’autre mais peut-être pouvais-je la formuler autrement ?

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      • Si j’avais qu’une semaine de retard pour lire les articles, comme pour répondre aux commentaires, je serais bien contente haha.
        Oh bah parfait, si « Moi et mon corps » était conseillé, je garde vraiment celui-ci en ligne de mire alors !
        Je comprends pour le langage psychophobe. J’essaie beaucoup de m’arrêter quand j’écris notamment dans une conversation, c’est vite fait de dire « c’est dingue ça, c’est fou, iel est bête de réagir comme ça » etc. Je n’y coupe pas non plus, et parfois c’est lourd de mener cette surveillance constante, mais encore une fois, parce que c’est bien ancré.

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      • Oui, quand on utilises du vocabulaire oppressif, il faut faire attention et en dire le moins possible mais c’est tellement ancré, le vocabulaire psychophobe, qu’il ne faut pas se flageller si ça sort de temps en temps.

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  2. Magnifique bilan. Il faut absolument que je prenne le temps de parcourir Backlash. J’ai parcouru en magasin il y a peu un poche qui revient sur la disparition progressive ces dernières années des oiseaux, notamment en campagne, c’était intéressant, quoique déprimant.
    Beau mois de septembre ^^

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