
Ceci est un recueil de six témoignages de militantes de tout horizon : Uruguay, Italie, France, Suisse, Allemagne. Elles ont commencé à la fin des années 50, ou pendant les années 60. Ces militantes racontent leur histoire, que les personnes qui ont recueilli leur parole ont dû se préparer à convaincre à en dire le plus possible. Vous connaissez cette tendance à penser qu’on n’a rien fait de remarquable ? Ces militantes n’échappent pas au syndrome de l’imposteur. Et puis elles n’ont rien fait de viril, donc forcément, c’est moins bien aux yeux de beaucoup…
Ceci dit, à part dans l’introduction, on ne ressent pas ce manque de confiance en elles lors des témoignages. En même temps, elles méritent mieux que ce qu’on retranscrive ça (c’est juste mon opinion).
Elles ont participé souvent à la lutte des classes mais pas que : féminisme, écologie, droits des migrants, etc. Elles vont parler de leur vie d’engagement qui m’encourage en partie (à part une, elles avaient toutes un contexte familial de gauche). C’est très instructif, et pas qu’à propos de l’extrême-droite. Ça mettait souvent des bâtons dans les roues à ses alliées pour ses intérêts personnels, car dans le fond, certaines personnes « de gauche » ne pensent qu’à elles et sont en réalité capitalistes (ça dénonce par ici !). Donc faut éviter de dire la vérité si ça met ton employeur en face en porte-à-faux, tu risques la placardisation. Ou d’être viré·e… On comprend leur fatigue, elles ont vécu ça pendant des dizaines d’années et parfois ce sont leurs vies entières qui ont été impactés. Les syndicats sont pointés du doigt, et en même temps leur rôle d’instruments est toujours dit nécessaire par ces militantes.
Malgré ces agissements, je veux le dire et le redire : les syndicats sont au départ des outils de lutte, de défense collective, durement conquis, et je crois qu’ils peuvent être les outils de luttes révolutionnaires.
Heureusement, elles ont souvent pu trouver des alternatives ailleurs et continuer leur combat. Les militantes d’aujourd’hui sont bien au courant de ces problèmes car elles les vivent toujours… Je vous laisse imaginer leur fatigue à elles aussi, alors soyez indulgent·es.
Au-delà du biais occidentalocentré, le contexte politique est changeant. Le témoignage de la militante en Uruguay n’est pas hyper surprenant quand on a de la culture sur l’époque là-bas mais on apprend quand même des trucs. J’ai trouvé que ça amenait à l’humilité, ce témoignage… C’est aussi assez instructif. Ils le sont tous, me direz-vous…
Certaines cachaient leur militantisme (même à une époque plus ouverte dans certains pays, c’était mal vu), d’autres en parlaient ouvertement (y en a une, sa franchise et sa naïveté m’ont fait rire). Elles l’étaient pas forcément au début de leur militantisme mais elles se sont peu à peu rapprochés du mouvement libertaire, voire sont anarchistes ! Ça faisait du bien de lire ces témoignages, de voir que non, c’est pas un truc d’ado en crise, que la remise en question est possible même en étant plus âgé·e.
Je ne vais pas vous décrire ce qu’elles ont vécu, la force de ces témoignages est de ne pas trop en savoir plus, ce qui va être raconté, soulevé, valorisé et critiqué. C’est un livre facile d’accès, je vous le conseille si vous ne voulez pas une lecture prise de tête et quand même apprendre des trucs ! On y trouve plein d’informations intéressantes et instructives pour le militantisme d’aujourd’hui, mais aussi par simple curiosité. Pas besoin de vouloir s’engager pour le lire !
Je me le mets de coté… J’ai envie de découvrir plusieurs titre de ces éditions mais leurs bouquins sont pas donnés! J’ai vu que la maison d’édition coulait en plus donc je culpabilise trop d’avoir leurs livres dans ma WL sans jamais les avoir achetés.
En tout cas j’aime bien lire ce genre de livres de temps en temps, ca nous rappelle qu’on est pas seules et que le combat continue !
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Sélectionne ce que tu veux, t’inquiètes (moi, je suis abonnée, c’est pour ça que vous en voyez souvent ici), tu peux juste en prendre un si tu as des soucis au niveau de l’argent.
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