Unpopular opinions #2

Après qu’on m’ait dit que les unpopular opinions de mon premier article sur le sujet n’en étaient pas vraiment, j’ai essayé de faire un effort cette fois-ci. Mais il se peut aussi que vous en reveniez à la même opinion. (j’ai des doutes pour les deux premières)

Bon allez, on verra bien. C’est parti pour 5 unpopular opinions !

Il faut arrêter de prétendre avoir des valeurs alors qu’on se comporte socialement de manière discriminante

Il existe des personnes (j’en fais partie) qui s’entendent mieux amicalement avec des personnes à l’opposée de leur convictions politiques (et parfois même de goûts), qui subissent le mépris de leurs allié·es pour des raisons parfois obscures, parfois assez claires. Soit superficielles : pas les mêmes goûts musicaux, pas les mêmes façons de se vêtir, pas assez extraverti·es, soit basées sur la personnalité qui ne leur reviennent pas (comme les gens dans la norme qu’iels détestent tant, tiens !) ou le fait qu’iels ne correspondent pas aux normes du travail.

Ce sont les goûts et les couleurs, me direz-vous, mais a-t-on envie de vous fréquenter, avec un mépris aussi palpable, pour, notamment… les luttes sociales ? Bah non, vu qu’on n’est pas assez bien. Si ce n’était pas pour la bonne cause, il est fort probable que certaines personnes ne se déplaceraient pas. Et si l’anxiété sociale est forte, il y a de très grosses chances que vous passiez à côté d’allié·es, et surtout de la classe sociale que vous prétendez défendre.

La majorité des écolos sont validistes

On pourrait rajouter d’autres qualificatifs en lien avec les oppressions (comme le fait qu’iels sont classistes, etc) mais il y a déjà des personnes qui en parlent mieux que moi, et ce n’est pas forcément ce qui m’atteint en premier. Sauf pour la classe justement : une fois que je suis confrontée à ce problème, vient l’heure de parler de ma (non-)capacité à faire certaines choses. Et là, c’est le drame.

Certain·es écolos auxquel·les j’ai parlé n’en ont strictement rien à cirer (ou font semblant que ça les préoccupe). Après tout, les solutions pour « nos » problèmes (aux personnes handicapées) ne sont-elles pas polluantes ? La climatisation moderne par exemple ? (dont j’ai effectivement un grand besoin, je m’assois avec grand regret sur mes principes quand je dois la mettre dans ma voiture) Vous permettez que je râle un peu ? C’est mon blog de toute façon. Le monde dans lequel on vit est construit sur des principes polluants, bien sûr que les quelques trucs bien pour les personnes handicapées sont polluants. En plus, ce n’est pas forcément créé à destination de ces dernières de manière spécifique (reparlons de la clim).

Donc arrêtez de vous défouler sur les personnes handicapées alors que les personnes valides sont fautives dans l’histoire (et vous en faîtes sûrement partie si vous vous sentez visé·es). Elles dominent et pas que la politique : la science aussi. Ayez un peu plus d’empathie envers les autres aussi, et ça s’applique à toutes les personnes minorisées.

Ah, au fait, tant qu’à vous suivre dans la culpabilisation, j’espère que vous êtes végétarien/vegan au moins ? Et arrêtez de prendre l’avion (ça, c’est une unpopular opinion aussi).

J’ai de plus en plus de mal à ne pas tomber sur les boomers

Pour une indication chiffrée : les personnes nées durant le baby-boom, entre 1945 et 1960 (à titre personnel, je compte aussi les personnes plus âgées et celles qui ont la mentalité boomer, qui peuvent avoir mon âge d’ailleurs). Je suis une personne jeune (31 ans à l’heure de cet article) qui fréquente pas mal de ces personnes (et pas par choix). Tout ce que je vois chez eux, c’est un égoïsme crasse. Vous êtes choqué·es par ce que des actionnaires de Total ou la BNP peuvent nous dire ? (qu’on peut crever en gros) Iels sont juste un peu plus francs à mes yeux, c’est tout. Dans le fond, ce que j’entends revient au même, c’est la même route, la même destination. L’écologie, ça commence à bien faire, et d’ailleurs, on ne peut plus vivre comme avant déjà, donc ça ne sert à rien de crier au loup. Est-ce qu’une vie vaut le coup d’être vécue sans confort de toute façon ? Certes, iels sont matrixé·es par l’idéologie capitaliste mais je me demande comment ont fait les personnes raisonnables et responsables de leur temps avec de telles têtes de nœud… Je les plains fortement d’avoir crié dans le vide comme ça.

Le pire, c’est quand ces mêmes boomers, du haut de leur « expérience de vie », assènent aux jeunes qu’iels vont s’en sortir (on ne sait comment, probablement avec la technologie qui nous sauvera tou·tes, j’imagine), que notre corps sera capable de s’adapter aux fortes chaleurs (non ? Vous noterez qu’iels ne pensent qu’aux humains et pas aux êtres vivants), que certes, iels avaient des trucs écolos avant (genre la consigne) mais que c’était quand même contraignant et que ce n’est pas une piste pour se mettre à l’écologie. Le CON-FORT. Ils nous ralentissent non seulement dans l’action mais aussi la réelle prise de conscience. Ils nous parlent de leurs références à ELLEUX, les nôtres ne comptent pas.

Bref, j’ai du mal à garder patience. On nous dit que c’est plus une question de classe que de génération car les personnes âgées les plus pauvres et les moins responsables sont déjà décédées… Super mais ça nous fait une belle jambe. En attendant, les « sachants » de ce monde sont bel et bien vieux·eilles (avec quelques représentants jeunes, là c’est plus facile de parler de classe, n’est-ce pas Macron ?) et c’est elleux qui nous donnent des leçons. Perso, même si je rationalise, je vois des personnes âgées avant tout… Genre on n’a pas déjà assez à faire avec la jeune classe moyenne qui rêve enfants, pavillon, piscine et mariage… et qu’iels ont d’ailleurs éduqués ! Et ça ose critiquer… La pire génération selon moi.

(et si, c’est une unpopular opinion car on n’arrête pas de me dire que ma colère est abusée)

Les filles avec très peu de défauts qui se prennent en photo pour le bodypositive, c’est insupportable

En tant que fille moche (appréciation validée par la majorité de mecs que j’ai connu, par certain·es de mes profs, par des conseillères, etc), j’apprécie guère que certaines femmes se fichent de nous à ce point en voulant se redonner confiance en elles. T’as des petites bourrelets de rien du tout ? Des vergetures, de la cellulite ? Une trop petite poitrine ? Et ? Certes, ce sont des choses critiquées par la société normée mais en attendant, y en a certaines qui cochent toutes les autres cases : elles sont minces, ont le visage dans les normes de beauté, etc. Je trouve que d’autres personnes qui se prennent en photo (comme les personnes obèses, je coche des cases à moitié, c’est déjà pas mal mais je vais pas me plaindre non plus) sont bien plus courageuses et inspirent bien plus le respect, elles osent montrer leur corps que la société (nous) ne veut pas voir.

Vous allez me dire : c’est pas une unpopular opinion, ça ? Pour la majorité des gens que je connais irl, si. Et même chez certaines féministes, qu’elles se prennent elles-mêmes constamment en photo ou que ce soit leurs potes, ça peut faire grincer des dents. Je ne dis pas qu’il faut arrêter de faire ça : par contre, il faut vraiment doser. Faut respecter les gens un peu plutôt que d’avoir que des photos de soi dans son profil Instagram.

L’apéro après un enterrement : wtf ?

Bon, en vrai, je ne suis pas si surprise que ça. Je sais que c’est une unpopular opinion car après en avoir parlé plusieurs fois, on était assez choqué de mon positionnement et de mon manque d’empathie envers les autres. Il y a beaucoup de personnes pour qui cet instant après l’enterrement, de discussions et de grignotage avec des gens qu’on n’a parfois pas vus depuis des années, fait du bien, à qui ça change les idées.

Sur un plan personnel, ça me choque. Je ne suis absolument pas d’humeur pour ça, je trouve que c’est pas cool envers la personne défunte qui mérite qu’on ne pense qu’à elle en ce jour. Ça fait un peu « allez hop, on tourne la page » pour pouvoir mieux retourner au boulot (le capitaliiisme).

Mais je comprends aussi l’autre point de vue. Au lieu que ces moments soient « obligatoires », sinon tu passes pour un·e con·ne, on pourrait respecter la volonté de chacun. Perso, dans ces moments-là, si j’ai bien connu la personne défunte, je vais vouloir : soit être seule, soit parler mais pas de manière superficielle et joyeuse. Autant être seule, en gros. Qu’on nous laisse vraiment le choix, plutôt que ce dernier soit jugé.

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Donc voilà, vous pouvez discuter, répondre, poser des questions, comme la première fois !