Bilan lectures #63 – octobre 2022

Un bilan correct, mais sans romans. La seule fiction présente, ce sont des mangas. Et il y a trois essais. André Gorz continuera d’être là le mois prochain, vous êtes prévenu·e·s.

Go !

Le racisme est un problème de Blancs (Reni Eddo-Lodge) Lire la chronique

Parce qu’il faut que les choses soient dîtes. Simplement, de manière accessible, mais franchement aussi. Je vous laisse consulter l’article, qui parle d’un autre livre lu le mois dernier sur le même sujet.

André Gorz et l’écosocialisme (Françoise Gollain)

La maison d’édition Le passager clandestin fait une collection un peu particulière : les précurseurs de la décroissance. Je vous conseille d’aller y jeter un oeil si quelqu’un vous intéresse. L’ouvrage ci-présent en fait partie. Le livre est divisé en deux parties : le commentaire de l’autrice sur l’auteur (surtout une retranscription de ses idées) et des extraits de certains de ses textes. Ces livres sont dans le but de vulgariser la pensée d’un intellectuel. On va dire que c’est à moitié réussi dans le cas d’André Gorz : ses idées sont bien rapportées pour le peu que j’en sais. Quant à l’accessibilité : il faut bien garder en tête que certaines formulations de l’auteur sont présentes et que le mec, bien qu’il n’était pas le plus incompréhensible du monde, n’était pas le total inverse non plus. Et puis même, il faut réfléchir, et même quand c’est rédigé par quelqu’un d’autre, ça remet des choses en question. Quant aux textes, je suis contente car je ne les ai pas trouvés dur à lire. Je me demande si, quand ce sont des textes plus courts, ses réflexions ne sont pas plus abordables que quand c’est un texte plus long, comme Métamorphoses du travail qui est un livre. Bref, c’est un livre intéressant mais si vous vous attendez à ce que tout coule de source, vous allez être déçu·e.

Barakamon, tomes 5 à 18 + tome 18+1 (Satsuki Yoshino)

Certains tomes (pas tous) sont épuisés chez l’éditeur, et on sait que les prix de l’occasion montent rapidement. Après ma mésaventure avec Ouran High School Host Club dont il me manque les deux derniers tomes (snif snif), j’ai fait une folie et j’ai tout acheté d’un coup (en neuf et en occasion, donc). Je ne regrette pas, ce manga est une pépite. Seishû Handa est un maître calligraphe de 23 ans, qui est clairement pourri gâté. Lors d’une exposition, le directeur lui dit qu’il trouve son oeuvre fade. Handa pète un plomb et lui fout un coup de poing. Son père l’envoie sur une île campagnarde pour lui rafraîchir les idées. On rencontre ainsi Naru, une petite fille de 6 ans, les deux terreurs… euh non, collégiennes, Miwa et Tama, et Hiroshi, un lycéen, ainsi que d’autres personnages hauts en couleur, dans ce trou paumé. Qu’est-ce que j’ai ri ! Non seulement il y trouve de l’inspiration mais les scènes du quotidien sont à mourir de rire. Ça m’a fait un bien fou. On croirait pas en entendant l’histoire de base mais en fait si, et les personnages sont super attachants. Je pense que c’est une de mes meilleures acquisitions.

A Journey Beyond Heaven, tome 7 (Masakazu Ishiguro)

Arrêtez tout ! Je râlais parfois un peu avant mais ce tome ne m’en a pas laissé l’occasion. Si je croyais deviner des choses avec les tomes précédents, l’auteur est clairement venu me foutre un uppercut avec de nouveaux éléments auquel je ne m’attendais absolument pas. Du coup, hâte de savoir la suite, tout en sachant que le futur tome 8 ne va répondre que très partiellement à certaines nouvelles questions… Ou en rajouter une couche. Moi qui pensais qu’on allait juste suivre le dehors avec Kiruko et Maru, et l’institut avec les enfants étranges… Ça n’a pas l’air d’être le seul projet de l’auteur. Du coup, je devine d’autres trucs tout en ayant de nouvelle questions… Help !

« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : en finir avec une sentence de mort (Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens)

Ce petit livre de 80 pages est vraiment super efficace. Je pense que vous avez deviné de quoi on allait parler avec la citation de cette phrase célèbre : d’immigration. Elle est de Michel Rocard dans les années 80 et a une certaine aura d’autorité. Elle permet de mettre fin à toute discussion alors que ça met mort à toute humanité et empathie (et toute réflexion, c’est bien pratique). Bref, ce livre démonte cet argument de manière intéressante. Je ne m’y attendais pas mais la phrase est décortiquée dans chaque chapitre : qui ça, « on » ? C’est quoi, « la misère du monde » ? Les auteurs démontrent à quel point les arguments utilisés dans cette phrase sont fallacieux. Elle participe à englober tout le monde… ou presque : surtout les personnes blanches. Elle utilise aussi des idées reçues, des mensonges… Du coup, dès qu’on va me sortir cette phrase, je vais la démonter point par point comme les auteurs (ou presque, je ne serais pas aussi efficace qu’eux). Je ne vais pas en dire plus car c’est un petit livre mais je vous le conseille car c’est intéressant. (envie de prendre leur pyramide des oppressions en photo et de la brandir à chaque débat)


Il y a deux mois, j’ai relu la pièce de théâtre Les Justes d’Albert Camus, que j’ai trouvé meilleur qu’à ma première lecture (est-ce possible ?). J’ai relu ce mois-ci Actuelles I du même auteur, c’est incroyable comment des textes sont encore valables aujourd’hui (je le savais déjà) mais ça m’a rappelé aussi qu’il peut être récupérable… Bref, appelez-moi si jamais.

J’ai aussi publié une chronique sur un livre féministe, lu le mois dernier, Précis de culture féministe pour briller en société patriarcale. Et aussi un deuxième article sur des unpopular opinions.

Comme je prépare un mois spécial en décembre, je vais galérer sur mes choix de lecture en novembre. Croisons les doigts pour que je ne me prenne pas trop la tête…

Au mois prochain !

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7 réflexions sur “Bilan lectures #63 – octobre 2022

  1. Je note « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : en finir avec une sentence de mort » parce qu’on me l’a dit souvent cette phrase et à part faire appel à un peu d’humanité chez mon interlocuteur, je n’ai jamais d’arguments précis à fournir.
    Merci pour la découverte.

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  2. Alors là tu as su parler à la fan de manga tranche-de-vie qui est en moi. Barakamon rejoint directement ma wishlist mangas à découvrir pour 2023… Ca à l’air trop bien et meme si je l’ai déjà croisé de ci de là je savais pas vraiment de quoi il était question. Hate de découvrir ca *0*

    Tu me donnes aussi très envie de lire l’essai de Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens. J’aime les livres qui donnent des outils pour pouvoir défendre nos idées quand parfois on ne trouve pas les bons mots, ou qu’on présente des arguments qui vont vite etre contrés par des soi-disant vérités sur lesquelles il est impossible de rebondir (j’ai pas d’exemple mais je pense que ca nous est deja arrivé à tou.te.s malheureusement!).
    Et j’aime beaucoup l’idée de décortiquer cette expression toute faites pour en extraire toute l’absurdité/cruauté/connerie. Tu es vraiment devenue une de mes lumières coté essai. Maintenant il s’agirait d’arreter d’ajouter 1000 livres à ma PAL par an et de les LIRE! ^^

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    • Si tu veux avoir un aperçu de Barakamon, y a l’animé ! J’ai commencé comme ça.

      Ce petit essai est vraiment bien, en effet, il donne des armes tout en étant synthétique. Et très contente d’être ta source côté essais.
      Pour la PAL, je connais le problème, aha.

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  3. Pingback: Mes « résolutions » littéraires pour 2023 – Alberte Bly

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