Bilan lectures de l’année 2022

Et voici le bilan lectures de cette année ! Et contrairement aux deux années précédentes où j’étais parfois en mode « mouais, cool, mais ça aurait pu être mieux aussi », cette année a comporté un joli paquet de lectures très satisfaisantes ! Le top romans va comporter six livres, ce qui change des un à deux livres habituels dans cette catégorie, et le top essais a été chiant à réaliser avant la place n°5.

92 livres lus cette année (et peut-être même un de plus) mais je ne suis pas dans le déni, j’ai aussi lu pas mal de mangas qui ont haussé le score.

En tout cas, je suis contente de cette année et de pouvoir vous offrir plus de contenus cette fois-ci !

6- Le Chœur des femmes (Martin Winckler)

A force d’en entendre parler, j’étais un peu méfiante et je n’en attendais rien. Ça devait être une bonne idée car je l’ai trouvé vraiment très bon. Ça dénonce bien le manque d’empathie du milieu médical et ce que ça donne de bénéfique quand on prend réellement en compte ses patients, avec des personnages attachants dans les acteurs principaux de l’histoire.

5- Salina les trois exils (Laurent Gaudé)

Un conte par cet auteur, c’est toujours un excellent moment de lecture ! Salina, orpheline adoptée par un village, est plutôt maltraitée, ignorée, et cherche d’abord vengeance de son exil forcé. Un roman plein de vives émotions, qui apporte des réflexions et une magie certaine (mais ne vous inquiétez pas, je suis assez terre-à-terre, alors pas trop).

4- Une si longue lettre (Mariama Bâ)

On m’en avait beaucoup parlé en bien, et je confirme que c’est effectivement très bien ! Un échange épistolaire qu’on ne voit qu’à sens unique, Ramatoulaye raconte à son amie outre-Atlantique son divorce, ce qu’elle a observé ces dernières années chez les hommes, leurs relations avec les femmes, etc. Un roman qui peut paraître traditionnel mais l’analyse est assez moderne !

3- La part du sarrasin (Magyd Cherfi)

C’est la suite de Ma part de gaulois, que j’avais beaucoup aimé à l’époque mais qui n’avait pas pour autant fait partie de mon top de l’année. Celui-ci est bien meilleur ! Magyd Cherfi, chanteur de Zebda, nous raconte son début de vie d’adulte, avec les débuts de son groupe et la contradiction dans laquelle il est plongé entre ce qui est vécu dans son milieu d’origine, la banlieue, et son environnement blanc. Bref, très intéressant et drôle à lire !

2- La maison aux esprits (Isabel Allende)

La couverture est immonde mais je vous assure que ça vaut le coup ! En plus, le livre est gros, alors ça fait peur, mais faîtes comme moi pour faire durer le plaisir de cette lecture, picorez une cinquantaine de pages, voire plus, par jour et vous allez avancer sans rien remarquer ! Vous allez être en compagnie d’une famille sacrément atypique, plongée dans le contexte du Chili et du remue-ménage politique assez instructif et flippant vers la fin.

1- Le Coeur cousu (Carole Martinez)

Un roman que je ne voyais ni à cette place, ni même dans ce top, avant de le lire. J’avais lu Du domaine des murmures il y a quelques années et j’avais bien apprécié mais sans plus. Je m’attendais à ce que celui-là soit meilleur quand même… mais pas à ce point. On suit Frasquita et ses enfants, tou·te·s héritier·ère·s de pouvoirs conférés par un coffret en bois mystérieux, un secret de famille. Cette famille va beaucoup voyager et pas mal souffrir, dans le contexte de l’Espagne du début du 20ème siècle.

Je vous laisse consulter les liens des titres pour en savoir plus !

Un top romans bien plus satisfaisant que les années précédentes, j’espère que ce sera aussi le cas en 2023.

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J’ai aussi beaucoup apprécié d’ouvrages de non-fiction, donc j’ai un peu galéré à faire ce top 10.

10- Précis de culture féministe pour briller en société patriarcale (Sabrina Erin Gin)

Un livre accessible, et non, ça ne diminue pas l’intérêt du contenu ! Dans son essai, l’autrice nous raconte des anecdotes historiques, sans exhaustivité, qui montre bien les aspects sur lesquels les femmes ont été attaquées pour garder le pouvoir sur elles et surtout, qu’elles n’en acquirent pas une once ! Comme aujourd’hui dis donc !

9- Langue (Cécile Canut)

Focalisée sur la langue française, je trouve que ça ouvre des horizons d’intérêt pour les autres. Ce petit essai montre à quel point la langue est imprégnée d’idéologie, ce que la langue montre et quelle utilité elle peut avoir pour certaines personnes. On y parle beaucoup du néolibéralisme d’ailleurs, qui tente de faire accepter son langage comme neutre et normal.

8- Les Amnésiques (Géraldine Schwarz)

Un livre acheté au hasard, dont je n’attendais rien, mais qui s’est révélé nécessaire à lire à mes yeux ! Je l’ai trouvé très important à nous rappeler que non, le devoir de mémoire pour la Seconde Guerre mondiale n’a pas été entièrement fait, comme en témoigne les personnes qui ont fermé les yeux, voire carrément bénéficier des exactions des nazis.

7- Robespierre (Jean-Clément Martin)

Bon, vu le titre, vous avez compris que c’est une biographie de ce révolutionnaire de 1789 très célèbre qu’était Robespierre. Mais il y a beaucoup d’ouvrages qui prennent parti pour ou contre lui, et je ne voulais pas lire ça. Cette biographie a le mérite d’avoir pris du recul sur les évènements, j’ai donc pu apprécier ma lecture.

6- Ecofascismes (Antoine Dubiau)

Ce n’est pas encore très évident à l’heure actuelle mais oui, il y a un risque de fusion entre l’extrême-droite et l’écologie. Non, cette dernière n’est pas forcément de gauche. L’auteur montre toutes les problématiques autour de ce sujet et non, les fachos ne sont pas forcément les seuls rouages, même si c’est eux qui vont en bénéficier.

5- Une histoire de genres (Lexie)

Lexie est une militante pour les droits des personnes trans connue sur Instagram. Elle nous offre un condensé de ses connaissances et de ce que traversent les personnes trans dans des pays aussi « ouverts » que la France. Il sera peut-être un peu lourd à digérer pour les lecteurices qui n’ont pas l’habitude de ce sujet mais en tout cas, il est assez complet et instructif.

4- Notes d’Okinawa (Kenzaburô Ôe)

Je savais que ce livre serait une très bonne lecture… mais pas à ce point ? L’auteur y expose les raisons de son malaise à chaque séjour sur cette île japonaise au sud de l’île principal en tant que Japonais de la métropole. Il explique ce qu’il se passe là-bas, à quel point c’est loin de l’idéal de la carte postale pour les habitants vivant là-bas.

3- Fascisme fossile (Zetkin Collective)

On pourrait croire que ce livre va à l’opposé de celui d’Antoine Dubiau, présent dans ce même classement, mais pas tout à fait. Ecofascismes expose une possibilité, Fascisme fossile montre une réalité déjà existante, avec moult arguments et exemples. Le fascisme se focalise pour le moment sur notre mode de vie carbo-fossile, mais rien ne dit qu’il ne va pas changer à l’avenir si ça l’arrange…

2- Leur écologie et la nôtre (André Gorz)

Forcément qu’après ma lecture de Métamorphoses du travail et Éloge du suffisant, j’allais m’atteler à autre chose de l’auteur. Cet ouvrage est un peu différent, dans le sens où il compile des textes de l’auteur (donc vous pouvez faire une pause plus facilement) mais ils ne l’ont pas été par André Gorz lui-même. Ces textes sont encore d’actualité alors qu’ils datent des années 70 au début des années 2000… Des analyses sur l’écologie, notre rapport à la société, au travail, notre mode de production, tout est lucide, il a pensé tout ça avec une acuité impressionnante.

1- Une écologie décoloniale (Malcom Ferdinand)

Ce livre m’a mise dans tous mes états. Parfois, j’ai les larmes aux yeux en lisant un livre mais il y a un passage où j’ai craqué et j’ai pleuré. Cet essai m’a percuté le cerveau et le coeur de par les questions sur l’humanité que soulevaient la colonisation et l’esclavage (et le capitalisme par ailleurs, les trois sont liés). Le plus grand livre que j’ai lu cette année. Je le trouve vraiment très important à lire, il fait réaliser tellement de choses… La cruauté est la règle depuis des siècles, il faut bien réaliser que les petites améliorations à droite à gauche ne sont rien. Le mal a déjà été fait et continue à l’être.

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Mais il n’y a pas que les romans et la non-fiction !

Le droit du sol (Etienne Davodeau)

Dans le genre ouvrage qui apporte une réflexion sur l’humanité, on y est aussi, comme pour Une écologie décoloniale. En un peu moins bien, et sur un autre sujet : le nucléaire. Plus spécifiquement, les déchets nucléaires qu’on veut enterrer à Bure, et ce fait rencontre une grande opposition. L’auteur fait un voyage des cavernes préhistoriques de Pech La Merle dans le Lot à Bure en Meuse. Tout le long de son récit du trajet, il l’agrémente d’entretiens avec des personnes afin d’éclairer les problématiques derrière le sujet des déchets radioactifs. C’était très intéressant, malgré que le dessin et les couleurs m’aient un peu rebutés au début.

20th Century Boys (Naoki Urasawa) et Barakamon (Satsuki Yoshino)

Enfin, cette année, j’ai fini 20th Century Boys (le dernier tome étant celui de 21st Century Boys). Une immense histoire, pleine de rebondissements et je ne suis pas déçue par la fin, contrairement à Monster du même auteur. 20th Century Boys commence avec Kenji, tenancier d’un konbini, interrogé sur un meurtre mystérieux dont seul un symbole est un indice. Kenji ne s’en souviendra pas tout de suite, seulement avec l’apparition d’un ancien ami. Il découvrira qu’une secte se cache derrière, qu’elle est dirigée par un certain Ami, et que celui-ci a sûrement des liens avec son enfance… Bref, je dis peu de choses mais je vous assure que ce manga est une merveille.

Barakamon m’a tellement fait rire ! Et fait du bien aussi. Une série tranche de vie bien drôle et apaisante, une franche réussite. L’histoire paraît sans grand intérêt au premier abord : Seishû Handa, jeune calligraphe de 23 ans, donne un coup de poing par impulsivité au directeur de l’exposition qui lui dit que ses œuvres n’ont pas de saveur. Humilié par son arrogance, il part sur une île japonaise qu’on pourrait qualifier de « trou du cul du monde ». Son exil forcé se fera dans les conditions de la campagne profonde, avec de nombreux personnages hauts en couleurs, dont une fillette, Naru. A aucun moment je n’y ai constaté une baisse de régime. Un grand manga !

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Je n’avais pas vraiment fixé d’objectif pour 2022 et j’ai bien fait, j’aurais rien respecté du tout. Par contre pour 2023, je vais m’imposer trois lectures qui traînent depuis un moment dans me PAL ! Les voici :

• Un livre de Jules Verne (lequel, ça dépendra de mon envie du moment, j’en ai trois dans ma PAL, j’ai l’embarras du choix on va dire).
• Manga, histoire de la bande dessinée japonaise : commencé à l’université, jamais terminé.
• Penser la violence des femmes d’un collectif : on me l’avait conseillé, je l’ai acheté et… ça dort toujours dans ma PAL.

Comment ça, je pourrais y rajouter le livre que j’ai dans ma PAL depuis 17 ans ? Tatata, je ne vois pas de quoi vous parlez.

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Ce bilan lectures est clairement plus satisfaisant que les deux années précédentes. Pas que j’ai moins de pression mais bon… En tout cas, je suis contente. Et vous, ça s’est passé comment, vos lectures en 2022 ? Mieux ou moins bien qu’en 2020 et 2021 ?