Deux livres sur la violence militante

J’ai lu deux livres sur l’improductivité du pacifisme seul érigé en seule méthode qui fonctionnerait (alors que…).

Comment la non-violence protège l’État, de Peter Gelderloos

Le premier est écrit par un philosophe et militant libertaire. Il est accessible sur le fond mais moins sur la forme ! Pas qu’il soit difficile à lire mais le ton n’est pas toujours très sympathique, on sent la rancœur du militant envers les pacifistes purs et durs.

Vu ce qu’il dit, ce qu’il démontre, on peut comprendre la frustration. On y trouve un avant-propos de Nicolas Casaux (c’était clairement pas obligé, ça) et une préface très intéressante de Francis Dupuis-Déri (un super mec, celui-là).

Ensuite, on a le développement de l’auteur qui explique les grosses faiblesses du pacifisme qui serait la seule et unique solution, la plus acceptable. Ben écoutez… Allez dire aux personnes racisées, aux femmes et autres minorités de tendre la joue éternellement, on va bien rigoler. Le manque de respect, les violences physiques, aucun problème pour certain·e·s à les tempérer vu qu’iels ne les vivent pas.

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Les personnes que j’admire #2

Cet article-là va être particulier comparé au premier car je vais parler d’une seule personne, un sportif, j’ai pas mal de réflexions à son sujet.

J’admire Rafael Nadal depuis 2005, depuis un peu avant sa première victoire à Roland Garros. Je l’ai vu pour la première fois au troisième tour de ce même tournoi contre le joueur français Richard Gasquet. Le patriotisme aurait dû logiquement me guider vers ce dernier mais Rafael Nadal m’a subjugué. C’est grâce à lui que je me suis intéressée au tennis. J’avais tous les Tennis Magazine sur lui à l’époque (ou presque, il ne faut pas oublier que je ne roulais – et ne roule toujours pas – sur l’or). J’avais quatre posters de lui sur le mur de ma chambre, vraiment, je l’adorais. J’ai aussi son autobiographie… Comment ça, je suis allée trop loin ?

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L’empire du malheur, de Jonathan Sadowsky

Sous-titre : Une histoire de la dépression

Résumé

Des millions de personnes doivent vivre au quotidien avec la dépression. Mais si cette maladie est désormais couramment diagnostiquée, elle suscite toujours de vives interrogations : comment la distinguer de la simple tristesse ? S’agit-il d’une affection liée au mode de vie moderne ou « occidental » ? Les causes en sont-elles biologiques, psychologiques, ou sociales ? Et comment la traiter ?

Dans L’Empire du malheur, Jonathan Sadowsky propose une mise au point essentielle sur cette forme aussi répandue que méconnue de détresse psychique. Il retrace à cette fin la longue histoire de la dépression et des réponses qui lui ont été apportées : l’apparition de ses différents avatars (comme la célèbre mélancolie), la naissance de la psychanalyse et des psychothérapies, le développement des diagnostics de dépression dans la période de l’après-guerre, et enfin l’essor, à partir des années 1980, de médicaments comme le Prozac. Au fil d’une analyse qui convoque aussi bien les traités médicaux que les récits biographiques, il souligne la dimension fortement inégalitaire de cette maladie. Et démonte une à une les approches qui, par dogmatisme, en viennent à négliger la souffrance qu’elle produit.

Chronique

Mon premier coup de cœur de l’année 2023. Il ne sera probablement pas le meilleur mais alors, quelle lecture ! J’ai appris plein de choses, d’autres m’ont surprise et m’ont fait revoir mon jugement.

L’auteur parle de ce qu’a été la dépression au cours de l’histoire (et sous un ancien nom, la mélancolie), de comment elle a été considérée (plus comme une maladie pour les femmes que pour les hommes, qui est surpris·e ?), quelles étaient ses symptômes supposés et les moyens de la soigner. D’ailleurs, sur ce dernier point, c’était souvent n’importe quoi selon moi… Les conseils de « faut manger ceci, pas cela » ne datent pas de notre civilisation contemporaine et étaient tellement pléthore que cela aurait presque pu être interprété comme « Ne mangez plus rien car tout est potentiellement dangereux ».

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