Deux livres pour débuter sur le sujet du racisme

Aujourd’hui, je vous présente deux ouvrages qui expliquent le racisme en-dehors des clichés qu’on entend sans arrêt à la télé ou à la radio. Ce qui est difficile, c’est de trouver des ouvrages qui ne comportent pas un point de vue américain : le racisme aux États-Unis, on connaît ! Il paraît qu’il n’y aurait que dans ce pays qu’il y en aurait de toute façon (lol non). L’actualité française aime en parler, sûrement parce que ça permet de se voiler la face sur nos propres problèmes… Ahem.

Le contexte ne sera français qu’avec un livre. L’autre est britannique. Dans le cas de ces deux pays, les responsables essaient de mettre le racisme sous le tapis et leurs yeux accusateurs se tournent opportunément vers les États-Unis.

Mais les deux ouvrages que je vais vous présenter remettent les pendules à l’heure, et de façon accessible ! Si vous vous y connaissez sur le sujet, ça peut être de bonnes idées cadeau !

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Les femmes et le pouvoir, de Mary Beard – les livres féministes #14

les-femmes-et-le-pouvoir-coverCeci est un petit livre, donc vous aurez une petite chronique. Mais c’est un livre très intéressant, qui remonte à la grande période grecque et romaine. Le pouvoir masculin qui entraîne la soumission féminine, et aussi l’incongruité et l’inexistence du pouvoir féminin, ça ne date pas d’hier.

Mary Beard est une universitaire britannique travaillant à l’université de Cambridge où elle est professeur d’humanités ainsi que professeur de littérature ancienne. Elle est connue dans son pays pour être l’une des grandes personnalités féministes du Royaume-Uni. Elle a connu le succès avec S.P.Q.R., un livre qui retrace l’histoire de l’ancienne Rome, de sa fondation à sa chute.

Personnellement, je n’ai rien lu d’elle et n’en avait jamais entendu parler jusqu’à ce que ce livre fasse parler de lui. (si vous êtes dans les cercles féministes, la couverture vous dit au moins quelque chose)

Ce livre est très court, il recense deux conférences de l’autrice, « La voix publique des femmes » et « Les femmes et le pouvoir ». Elle va démontrer comment les femmes sont toujours tenues à l’écart du pouvoir dans notre monde contemporain mais aussi que ça date de bien plus longtemps que ça (la fameuse période grecque et romaine) et que les réflexes et structures s’inspirent toujours d’aussi loin pour faire comprendre aux femmes qu’elles doivent fermer la bouche, que leur parole n’est pas crédible et, par définition, moins valorisée et valorisante que celle d’un homme.

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Le syndrome de l’autruche, de George Marshall

Pourquoi notre cerveau veut ignorer le changement climatique

le-syndrome-de-l'autruche-coverQuatrième de couverture

Dans cet essai, le sociologue et philosophe américain George Marshall propose une nouvelle approche à l’une des plus épineuses questions de notre temps : alors que le réchauffement climatique se manifeste par un nombre croissant de signaux, comment se fait-il que nous puissions encore ignorer son impact sur notre planète ? Il a découvert que nos valeurs, nos opinions, nos préjugés ont leur vie propre. Par le biais d’histoires vécues et sur la base de longues années de recherches, Marshall soutient que ce qui nous amène à nier notre responsabilité dans les changements climatiques repose sur la manière dont nos cerveaux sont formatés. Après avoir assimilé ce qui stimule et menace notre intellect et nos motivations, l’auteur nous amène à envisager le changement climatique comme un problème soluble.

Critique

La problématique, vous l’avez compris, c’est pourquoi on ignore encore le changement climatique comme s’il n’existait pas alors que des tas d’études scientifiques prouvent le contraire ? Ce livre, je tournais autour depuis quelques mois sans l’acheter. J’avais peur d’être déçue (pouvons-nous aussi parler du prix des livres Actes Sud ?) et de regretter cet achat. Finalement, j’ai craqué et si je ne regrette pas cette lecture, je comprends un peu mieux mon hésitation.

Ça n’a pas été un livre agréable à lire. J’ai été de nombreuses fois en colère, je l’ai aussi trouvé à de nombreuses reprises intéressant. Bref, des sentiments parfois mitigés. Mais du coup, ce livre m’a fait m’interroger sur moi-même et ma conception du monde. Je ne me considère pas écolo mais je réagis souvent comme eux, me confrontant donc à l’incompréhension face aux opinions opposées. C’est un peu ce que reproche l’essai parfois. A raison ou à tort ? C’est la question que je me pose encore, bien que je penche plus pour la première réponse que la deuxième aujourd’hui.

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Le refus du travail, de David Frayne

le-refus-du-travail-coverComme je le dis à chaque fois que je présente ce livre quelque part : ce n’est pas un truc de feignasse ! Mais j’assume moins alors que je vis chez mes parents, je cache toujours la couverture… au cas où. Une incompréhension est si vite arrivée…

Mais revenons-en au livre ! Celui-ci ne prône pas la paresse, il n’est pas question de ça. Il remet plutôt en cause notre société basée sur le travail et plein d’autres domaines de notre vie qui sont grandement influencés par ce facteur. Et quand il entend « travail », il veut surtout dire « emploi ».

Dans ce livre, le sociologue David Frayne va diviser son livre en huit parties distinctes. Si vous avez des questions, vous pouvez être sûr qu’il va y répondre à un moment ou à un autre. En attendant, il fallait bien donner la définition du travail (ou de l’emploi, j’utiliserai le terme travail dans la suite de l’article), l’histoire derrière ce qui nous semble acquis de nos jours (et qui ne l’était pas forcément selon les époques), et donc, comment notre vision actuelle du travail a commencé. Jusque-là, il ne fait que poser les bases, mais si vous n’êtes pas trop au fait de ce sujet, vous risquez d’apprendre des choses.

Il parle aussi d’un sujet auquel nous pensons sans forcément nous attarder dessus, ni même penser que la chose doit changer, vu qu’elle est considérée comme normale : la politique du temps. Avec les progrès qu’on rencontre, ne devrions-nous pas avoir plus de temps pour nous ? Mais nous n’en avons finalement pas… Pourquoi donc ? Parce que le capitalisme a un principe simple : produire encore plus pour toujours plus de profit. Ce n’est donc pas dans l’intérêt des capitalistes que nous travaillions moins.

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Auprès de moi toujours, de Kazuo Ishiguro

auprès-de-moi-toujours-coverQuatrième de couverture

Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes.

Critique

Voici un livre qui, je le pense, ne fera pas l’unanimité : je suis tout à fait consciente des défauts qu’on peut lui trouver, tout en pensant que ceux-ci étaient justement ce que je recherchais dans un récit en ce moment.

Après tout, celui-ci offre une écriture qui peut être considérée comme assez froide. A titre personnel, je n’ai pas trouvé, ça posait une certaine distance, mais pas non plus fataliste. J’ai trouvé que les descriptions de l’auteur (prix Nobel 2017, certes, mais non, je ne continue pas le #BookChallengeNobel) ont parfaitement retranscris les émotions que pouvaient ressentir les personnages – et nous aussi, face à ces situations en apparence normales, mais qui ne l’étaient pas.

En effet, le malaise grandit au fur et à mesure du récit. Il est juste palpable légèrement, même quand celui-ci se renforce, jusqu’à la troisième partie du roman, où le choc est assez terrible à mon sens. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages mais d’une certaine manière, ce n’est pas plus mal. Par contre, je me suis amarrée à leurs histoires, un peu comme une sorte de sangsue. Je n’ai pas décroché un seul instant et j’ai pris un réel plaisir à les lire.

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La ferme des animaux, de George Orwell

orwell-ferme-des-animaux-coverQuatrième de couverture

Un beau jour, dans une ferme anglaise, les animaux décident de prendre le contrôle et chassent leur propriétaire. Les cochons dirigent la ferme comme une mini société et bientôt des lois sont établies proscrivant de près ou de loin tout ce qui pourrait ressembler ou faire agir les animaux comme des humains. De fil en aiguille, ce microcosme évolue jusqu’à ce qu’on puisse lire parmi les commandements :  » Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d’autres.  »
Le parallèle avec l’URSS est inévitable quand on lit cette fable animalière. A travers cette société, c’est une véritable critique du totalitarisme d’état que développe Orwell.

Critique

J’ai envie de rajouter au résumé qu’il n’y a pas qu’avec l’URSS qu’on peut faire un parallèle, mais je mentionnerai mes réflexions sur le sujet plus tard.

Je commencerai par dire, sans même expliquer d’abord pourquoi, que La ferme des animaux doit être absolument lu pendant les cours, au lycée si possible. Il est, à mes yeux, un livre essentiel au même titre que Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie, un récit plein de leçons nécessaires et d’avertissements, en particulier pour exercer un certain esprit critique face à la pensée dominante.

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