Une histoire de genres, de Lexie

Résumé

À l’heure où les questions de genre et d’identité sont de plus en plus présentes dans l’espace public, voici un guide qui déconstruit tous les préjugés, les abus de langage, les non-sens liés aux transidentités, afin de mieux les comprendre et de donner les armes pour s’en émanciper . Car si être trans est une histoire de rapport de soi à soi, de prise de conscience individuelle, c’est aussi un rapport à des normes et constructions sociales, culturelles et historiques.

Chronique

Si vous êtes sur Instagram, je vous conseille fortement le profil de l’autrice, @aggressively_trans, on y apprend foule de choses.

Et ce livre, c’est aussi son but, en plus accessible il me semble. Clairement, il appelle à l’humilité sur le sujet. On pense savoir des choses en tant que personne cis, plus que les autres personnes cis ? Probablement pas autant que l’on croit. On se dit qu’on connaît parce qu’on connaît une personne trans ou qu’on se renseigne un peu sur le sujet… C’est pas si facile.

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Écologie : la perte de temps n’est plus permise

Cet article sonnera un peu « donneur de leçons » à certain·e·s mais il faut être honnête et réaliste. Je me suis intéressée au sujet de l’écologie en 2018 à travers deux livres sur la décroissance qui étaient très bien, là n’est pas le problème. Le problème, c’est le reste : ce qu’on nous conseille (très fortement) de lire. Franchement, comme j’étais perdue au début, je pense m’être laissée avoir (et je ne suis probablement pas la seule).

Lire Pierre Rabhi (ok, ça, je n’ai jamais fait à part à travers des articles), des collapsos ou d’autres livres sur l’écologie individuelle (qui ne remettent pas en question le système politique), tout est inoffensif et quelque part, culpabilisant envers l’individu. Il faut quand même rappeler que le consommateur/citoyen est responsable entre 25% et 30% de ce qui arrive (je donne une fourchette car c’est différent selon les sources).

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Être femme en Asie, d’Anne Garrigue – les livres féministes #32

A la base, je tournais autour de sa première sortie en grand format mais je n’étais pas convaincue que je voulais payer ce prix-là (ce n’est pas une question de radinerie mais de pragmatisme – bon, un peu, si). Je l’ai donc en poche et par rapport au contenu, ça me satisfait.

Ce livre concentre donc des informations, principalement statistiques (et sourcées), sur l’évolution des droits des femmes en Asie, sur leur situation. Tout d’abord, l’ouvrage commence par un état des lieux général (niveau santé, éducation, politique), un peu comme une sorte d’introduction, puis parle de leur présence sur ce continent.

Il va forcément être question dans ce chapitre du fait que certains pays, comme la Chine et l’Inde, privilégient les foetus, bébés et enfants garçons et que ça crée un fossé dans le ratio filles/garçons naturel en faveur de ces derniers. Mais cela créera des problèmes sociaux dont on ne connaît pas encore l’étendue, bien qu’on perçoive déjà quelques dégâts : certains hommes vont acheter leurs femmes dans des pays étrangers. Je vous laisse imaginer les conditions… Et puis la dot, toujours présente dans certains pays, est une malédiction pour bon nombre de familles qui doivent payer. Du coup, quelle est la solution ? Avoir un garçon ! Et puis l’héritage, tout ça… Et même quand la dot n’existe plus, la tradition patriarcale est très forte…

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La peur et la haine – enquête chez les survivalistes, de Mathieu Burgalassi

Résumé

« Et on s’est mis à hurler. A pleins poumons, sans aucune retenue. Des bruits d’animaux déchaînés et furieux. De l’autre côté, ils faisaient pareil, et tout tremblait sous les coups et les cris. Il n’y avait plus de civilisation ici. On était redevenus des singes, des putains de macaques. Quand la porte s’ouvrirait, on s’entretuerait jusqu’au dernier debout… »

Livre mutant, à la fois récit de voyage, essai politique et autobiographie, La Peur et la Haine est la chronique lucide et sans concessions de son obsession pour le survivalisme. Une enquête de quatre ans, insensée et furieuse, à la poursuite des peurs les plus enfouies de l’Occident moderne.

Chronique

Ce livre est un peu particulier. Si vous vous attendez à un essai explicatif sur le survivalisme, passez votre chemin. Non, le ton de l’auteur est accessible, comme s’il s’adressait directement à nous, sur un ton qui me parle en tant que jeune. Mais la grande particularité de ce récit, c’est que l’auteur raconte des éléments pertinents de sa vie pour analyser ce qui va suivre… et comment lui-même a donné du crédit au survivalisme.

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Affirmer notre prise de parole

Cet article va être particulier. Certes, vous vous en doutez, je vais parler de livres sur le sujet (deux pour être plus exacte) mais pour donner plus de concret à cet article, je vais aussi parler de mon expérience, en tant qu’ancienne timide qui n’ouvrait la bouche qu’en présence de personnes de confiance (et ça dépendait sur quel sujet).

La prise de paroles, donc s’exprimer à l’oral, n’est pas forcément évidente, même pour ce qu’on appelle du small talk. Je vais vous parler de deux ouvrages qui peuvent vous aider, le premier en particulier.

Oser prendre la parole (Aurore Debierre)

Ce livre, très pédagogique, est présentée d’une manière avenante, aérée, avec des illustrations, des citations. D’ailleurs, la première BD illustre très bien comment on en vient à ne plus prendre la parole : dénigrement permanent de notre parole (famille, professeurs…), cette dernière est souvent coupée dans des discussions de tout bord, parfois supposément plus accueillantes.

Il y a des parties dont la première resitue bien les choses : pourquoi prendre la parole ? Quel est l’intérêt ? D’abord pour vous : ça vous permet de ne pas vivre une certaine mort… Celle de votre personnalité, de vos envies, de vos opinions.

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Un sujet passionnant, le journalisme, à travers deux livres

Je pense qu’il faut que je l’admette publiquement : le journalisme est un domaine qui m’a trotté dans la tête depuis le collège jusqu’au début de mes études supérieures. C’est surtout depuis le lycée que le sujet me passionne (avant, on était exclusivement sur une vision très idéaliste de la chose – je vous laisse imaginer que la chute a été rude). Pourquoi je n’y suis finalement pas alors ? Vous avez un début de réponse dans la parenthèse précédente, mais aussi des aspects financiers et des éléments de ma personnalité m’ont arrêté.

Bref, tout ça pour dire que le journalisme est un sujet qui m’attire particulièrement, même si je m’en suis éloignée ces dernières années pour des raisons personnelles. En plus de ça, je ne suis pas plongée dans la sauce Cnews ou BFMtv, donc je ne suis pas opportuniste et cynique. Ces deux livres étaient donc faits pour moi. Je vous en donne un aperçu assez bref, les contenus entiers sont bien meilleurs, j’espère juste attiser votre curiosité !

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Nos amours radicales – les livres féministes #29

Quand j’ai su qu’un tel livre allait être publié, je ne suis pas passée à côté. Huit personnes ont chacun.e écrit un texte sur leur vision de l’amour hétéropatriarcal. Ce dernier n’est pas aussi heureux qu’on ne veut nous le faire croire : c’est un lieu de reproduction des normes patriarcales après tout. De plus, il a tendance à être hiérarchisé au-dessus de tout type de relation, que dis-je, il y en aurait qu’une en plus (faux) : l’amitié qui, selon notre société, ne vaudrait pas grand-chose face à l’amour (hétéro, l’homophobie est une tradition dans ce pays).

Cet amour hétérosexuel monogame apporterait soit-disant le bonheur. Pour qui ? Là est la question… Enfin, pas pour les féministes. Nous, on sait quoi répondre. En tant que femme (c’est différent pour les hommes), on nous le vend depuis notre plus tendre enfance comme le modèle ultime à atteindre. Il y a une réelle injonction à être en couple (sans compter qu’il faut aussi construire le reste avec : habiter ensemble, avoir une maison, des enfants…).

Ce schéma peut ne pas plaire à des hommes, me direz-vous, mais là n’est pas la question par contre. Qui est vraiment lésé par ce genre de relations ?

Je pense qu’il est important de critiquer l’hétérosexualité politique, lorsqu’on est une femme qui a du désir, de l’attirance (physique, romantique et/ou sexuelle) pour les hommes cisgenres. Il en va de notre survie et de notre émancipation, le désir ne suffit pas à rétablir la justice et à éliminer tous les systèmes d’oppression.

– Sharone Omankoy

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La révolution du potager, de Béné

Quatrième de couverture

Vous êtes désemparé.e face au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et à l’agriculture intensive utilisant des pesticides ? Vous avez envie d’agir à échelle individuelle et/ou collective mais ne savez pas par où commencer ? Semez la révolution chez vous et autour de vous avec « La révolution du potager » !

Critique

Il a l’air d’être juste un livre de jardinage comme il y en a tant d’autres ? Hé bah loupé ! Il est un peu plus que ça et c’est ce qui fait qu’il sort du lot.

Bien évidemment, il y a des conseils de jardinage en permaculture, des recettes, réunies par saison : on commence avec le printemps, puis l’été, l’automne, et enfin l’hiver. Je trouve ça très intéressant car ça esquisse une idée de ce qu’une année au potager ou en respectant d’autres choses en rapport avec la biodiversité et le changement climatique (ou les deux si vous pouvez) peut donner. Je vous avoue que c’était flou dans ma tête parfois, surtout que je vois ce que ça donne concrètement seulement si je pratique et ce n’est pas le cas, je ne peux pas faire de jardinage pour de multiples raisons.

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Écologie sans transition, de Désobéissance Écolo Paris

Quatrième de couverture

Devant l’ampleur planétaire du désastre, un nouveau mouvement écologiste a émergé au fil des marches pour le climat, des grèves de la jeunesse et des actions de désobéissance. Mais sa stratégie se réduit encore à adresser une demande de transition à de supposés décideurs.

Pour Désobéissance Écolo Paris, collectif à l’origine des grèves scolaires dans la capitale, on a déjà perdu trop de temps à demander aux pyromanes d’éteindre l’incendie. L’inertie de ce monde n’appelle pas une transition, mais une rupture. Pratiquer une écologie sans transition consiste à interrompre dès maintenant l’œuvre destructrice de l’économie et à composer les mondes dans lesquels nous voulons vivre. Et cela, d’un même geste.

Critique

Je pense que vous l’avez compris : ce manifeste va aller à contre-courant de ce qu’on entend très souvent sur l’écologie et qui s’étend dans les oreilles de tout le monde. Les écolos ne vont pas sortir blanchis de tout ça non plus.

Il s’agit pour Désobéissance Écolo Paris de représenter une autre voie que celle qu’on nous vend habituellement : la transition écologique. Mais concrètement, ça veut dire quoi, la transition écologique ? Pour qui et comment ? Car le collectif va nous montrer qu’on n’est pas tous concerné·e·s de la même façon.

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Le mot est faible, collection des éditions Anamosa

Peut-être que si vous regardez un peu les nouvelles sorties en essais, celles-ci ne vous ont pas échappé. La collection « Le mot est faible » des éditions Anamosa attire l’œil avec ses couvertures noires et les grosses citations blanches à la verticale. Ça donne une impression d’élégance tout en n’étant pas non plus inaccessible. On retrouve d’ailleurs des citations ainsi en grand taille sur certaines pages des livres. Mais ça, c’est pour l’aspect esthétique, et je ne suis pas là pour ça : parlons du reste.

Cette collection n’a pas pour but l’objectivité (d’ailleurs, ça n’existe pas #débat) mais celui de remettre certains termes utilisés souvent à mauvais escient ou un peu n’importe comment. De les poser dans un contexte qui a trait à une certaine réalité, à dénoncer les manipulations qui gravitent autour, voire les utilisent carrément. Exemples avec les mots « Race », « Révolution », « Peuple »… Personnellement, j’en ai quatre : Race, Science, Histoire et Démocratie.

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