
Je pense que les féministes en ont tou·te·s entendu plus ou moins parler : ce manifeste, sorti en 1968, est connu de par sa misandrie assumée et d’un projet qui va même au-delà de ça : renverser le patriarcat, quitte à tuer des hommes.
Valerie Solanas est passée pour une « folle » à l’époque, et beaucoup d’hommes, de femmes (et même de féministes !) ont fait en sorte que ça soit le cas. La postface de Lauren Bastide en parle bien. Seulement, comme cette dernière, je ne pense pas qu’il y ait matière à rire de ce livre ou à s’en moquer. Cette souffrance que j’ai entrevu dans les lignes de son manifeste, à travers la colère et la grossièreté, ce n’est pas drôle. Et je pense qu’il n’y a qu’une femme pour comprendre, même si elle désapprouve sa stratégie. Oui, désolée les alliés cis mecs, je pense que ça va être très difficile pour vous de prendre du recul sur ses propos, et pour les autres hommes, n’en parlons même pas. Ils sortiraient le briquet pour faire un feu de camp avec.
Les quatre premières pages m’ont un peu déplu mais la suite a été géniale. Je rejette tout le regard essentialiste qu’elle pose sur les hommes (et même les femmes, en renversant le paradigme négatif à notre encontre) mais si on analyse ses propos en remplaçant ce caractère fataliste par ce qu’on connaît de la construction sociale genrée, bah… Elle a raison en fait.
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