Bilan lectures #20 – septembre 2018

Un bilan lectures sous le signe des essais… et ce sera pareil le mois prochain ! C’est la frénésie en ce moment, je n’arrive pas à me retenir. Et les essais sont loin de composer la majorité de ma PAL… Je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle ou si ça veut surtout dire que je vais immanquablement en acheter d’autres… Ahem…

J’ai lu des choses assez diversifiées au niveau du thème comme vous allez le voir.

revenu-de-base-coverRevenu de base, un outil pour construire le XXIe siècle / comment le financer ? (Collectif du Mouvement Français pour un Revenu de Base)

Le revenu de base est un sujet qui fait parler, et pas forcément de la bonne façon. Plus d’un an après la présidentielle, où l’idée a enfin été présentée politiquement par Benoît Hamon, candidat du PS (j’aurais voté pour toi, mec, si t’avais quitté ces guignols avant), ça commençait à me titiller d’entendre un peu tout et n’importe quoi dessus, alors j’ai voulu en avoir le cœur net. Mais je ne savais pas vers quel livre me tourner, bien que les éditions du Détour aient attiré mon œil sur leur bouquin sur le sujet. Mais finalement, en faisant un tour dans ma librairie, j’ai repéré ces deux-là qui me semblaient complémentaires. (ils ont été écrits pour, vous me direz) Le premier aborde tout simplement les principes du revenu de base. Pourquoi le proposer ? Le revenu de base n’est pas là pour que les glandeurs puissent glander, contrairement à ce que disent certaines mauvaises langues : il est là avant tout pour construire un nouveau projet de société. Ne pas donner la priorité à un boulot, accorder du temps à autre chose qui est aujourd’hui dénigrée parce que ce n’est pas rémunéré, alors que c’est aussi un travail… mais on a aussi le droit de se faire du bien ! Prendre soin de nous, et pas forcément de la manière dont la société voudrait qu’on le fasse, où tout est toujours sujet à l’utilitaire. Remettre donc en cause les valeurs qu’on attribue au sacro-saint emploi. Sans compter les problèmes écologiques soulevés… C’est bien beau tout ça, mais un autre point me rendait sceptique, et je ne suis pas la seule : le financement du revenu de base. Est-ce au moins possible ? Très probablement, mais si vous voulez mon avis, ce ne sera le cas qu’avec un petit montant (aux alentours de 500-600€). Donc, je vous laisse le deviner : il faudra bien sûr bosser pour vivre un minimum ! Alors, le mythe des fainéants, hein… Alors, à quoi sert ce revenu de base, dans le fond ? A ce que tu ne sois pas dans la dèche complète si tu viens à perdre ton emploi, à ne pas avoir de contraintes administratives, et encore moins de pression de trouver un boulot genre là, maintenant, tout de suite. Chacun a le droit d’avoir un toit sur la tête, de quoi manger, se laver et s’habiller. Tu peux aussi choisir ton emploi, négocier plus facilement tes conditions de travail… Si j’ai eu quelques petites réserves à certains moments sur les sources de financement, c’est encore en discussion au sein du MFRB (Mouvement Français pour un Revenu de Base), notamment au niveau de la somme versée mensuellement et des allocations sauvegardées (même si j’ai cru comprendre dans un article que le Medef aimerait bien qu’elles disparaissent toutes… Non, sauf si tu veux créer un autre monde inégalitaire, et il en est hors de question pour le MFRB). Le débat reste ouvert, et les suggestions de chacun peuvent faire avancer le sujet. Il est clair que ce n’est pas sur un plateau de télévision en 10 minutes que tu peux expliquer le financement du revenu de base…

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Les livres qui ont marqué ma vie – enfance/début d’adolescence

… Je dois avouer être impressionnée par ma propre originalité.

C’est le genre d’articles que vous pouvez retrouver partout ! On a tous envie de dédier un moment à des livres qui nous sont importants. Personnellement, je vais le diviser en trois parties, car ma liste est longue, et ça me permet aussi une certaine cohérence. La chronologie et les explications pour chaque livre en dévoilent pas mal sur moi, et il y aura des livres « honteux », mais pour moi, ils ne le sont pas !

Ces livres ne sont pas tous mes préférés non plus, mais je ne peux pas nier qu’ils ont eu une certaine influence sur la lectrice que j’ai été, sur mes réflexions, etc.

On va débuter par les livres qui ont marqué ma vie d’enfant et du début de mon adolescence. Si vous vous attendez à ce que j’ai lu des classiques qui m’ont transcendé à 11 ans, vous vous trompez ! Ça reste très « populaire » et je n’en ai aucune honte car ils m’ont formé à leur manière.

Et maintenant, allons-y !


club-des-cinq-coverLe Club des Cinq (Enid Blyton)

Ça ne surprendra peut-être pas certains d’entre vous car il m’est arrivé d’y faire une ou deux petites références sur mon blog. J’ai dû lire le premier tome de la collection à l’âge de 7 ans. Ce n’était pas mon tout premier livre mais il a fait indéniablement partie des premiers. J’ai été emportée tout de suite ! Ma sœur avait la collection (non entière) d’une vieille édition que je kiffe (et je snobe les nouvelles quand je les voie, aha), les illustrations des couvertures était superbes, elles m’ont drôlement inspiré à imaginer les aventures de ces cinq membres (François, Claude, Mike, Annie et Dagobert – je connais encore leurs noms par cœur). C’était absolument génial, je les ai relu une quantité incroyable de fois ! (je pense que le nombre de relectures concurrencent celles d’Harry Potter sans problème)

Le Club des Cinq, c’est une bande d’amis (en compagnie de leur chien) qui vont enquêter sur des évènements un peu louches, parfois assez dangereuses pour des jeunes de leur âge (entre 11 et 13 ans). Je trouvais leurs aventures passionnantes, c’est un peu mon best-seller de l’enfance.

Comme pour beaucoup de jeunes filles, Claude était mon personnage préféré. J’étais loin d’être comme elle, mais j’étais fascinée par ce « garçon manqué », intrépide et courageuse. J’aimais moins Annie alors que je lui ressemblais plus (je n’avais pas son côté girly mais j’étais une chochotte) alors qu’aujourd’hui, je pense que j’aurais un peu plus d’indulgence. (même si l’auteur était clairement sexiste) Du coup, je pense que le personnage de Claude m’a ouvert à une autre forme de « féminité », assez décriée par ailleurs. (ça peut commencer tôt, le féminisme)

Aujourd’hui, ma sœur a récupéré ces livres… et apparemment, je les ai complètement dégueulassés ! Je ne m’occupais pas tellement de la propreté des livres à cet âge (contrairement à aujourd’hui), et comme je les relisais trèèès souvent…

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La supplication, de Svetlana Alexievitch

la-supplication-coverQuatrième de couverture

« Des bribes de conversations me reviennent en mémoire… Quelqu’un m’exhorte :
– Vous ne devez pas oublier que ce n’est plus votre mari, l’homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n’êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! »
Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l’explosion de la centrale nucléaire ?
Svetlana Alexievitch nous fait entrevoir un monde bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L’évènement prend alors une toute autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.

Critique

Je crois que certains se sont souvenus de mon choc à la lecture d’un livre de la même autrice, La fin de l’homme rouge. On se trouve au même niveau avec celui-ci.

On parle donc des victimes de Tchernobyl en Biélorussie. Ou plutôt, on les laisse parler, 10 ans après cette catastrophe. Les voix des victimes de Tchernobyl qu’on n’entend jamais.

L’autrice a donc choisi d’explorer les conséquences humaines de cette catastrophe. On a eu des chiffres, des faits, mais les victimes ? Oubliées, niées, méprisées. On ne sait pas réellement ce qu’il s’est passé pour ces personnes, et vu comment, à l’époque, on a essayé de faire croire que le nuage radioactif s’était arrêté à la frontière de la France (LOL), autant vous dire que des choses se sont sûrement dîtes sans savoir vraiment. Déformées, surtout silenciées.

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Dans la forêt, de Jean Hegland

dans-la-forêt-coverQuatrième de couverture

Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses. Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle.

Critique

Ceci n’est pas un roman post-apocalyptique à proprement parler ! Je préfère prévenir, surtout si vous êtes un habitué du genre et que vous vous attendez plus ou moins à une certaine façon de mener la barque. Oubliez ça, ce n’est sûrement pas ce que vous vous imaginez.

Vous l’avez compris, ça ne va pas être drôle. Ça va aussi, si ce n’est pas déjà fait, vous interroger sur notre monde actuel. Après tout, Nell et Eva sont deux jeunes filles qui en font partie, bien qu’elles aient déjà une situation bien particulière. Elles vivent en pleine campagne avec leurs parents et ont été scolarisées à domicile, leur maison étant située à côté d’une forêt. Ce n’est déjà pas banal comme vie.

Celles-ci ont déjà une mentalité à part, mais qui reste très proche de n’importe quel citoyen d’un monde capitaliste. Elles sont donc habituées (et nous encore plus) à un certain confort, l’essence et l’électricité étant premiers du classement.

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Daniel Balavoine – tout en musique #8

Je vous sens ouvrir des yeux ronds comme des billes – je vous avais prévenus, ceux sur Twitter !

MUSIQUE-BALAVOINE

Je l’avais déjà dit que j’écoutais un peu de tout dans des articles précédents, et ça se confirme avec cet artiste ! J’adore Daniel Balavoine depuis plusieurs années, depuis que je l’ai entendu à la radio comme tout le monde. Bien évidemment, je n’aime pas ses succès de manière identique et je vous avoue préférer certains de ses titres moins connus du grand public. Je n’aime pas tout ce qu’il a fait de manière égale (par exemple, ses deux premiers albums me font ni chaud ni froid – mais il faudra que je les écoute à nouveau) mais il y a quand même de sacrés pépites.

Je suis aussi le genre à répondre, quand quelqu’un soupire qu’on l’entend trop à la radio… « Mais au contraire, on ne l’entend pas assez ! » Je monte le son dans la bagnole dès qu’il passe à la radio, c’est dire ! Bref, on aura compris que je l’adore, ahaha. (d’ailleurs, si vous avez des sous à balancer pour m’offrir l’intégrale de ses albums studio…)

Ma soeur, qui est de la génération qui l’a découvert étant gosse, trouve ça incompréhensible que je l’écoute dès que je peux, elle trouve ça ringard. D’ailleurs, je note qu’on est pas mal de ma génération à l’aimer, big up à vous !

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La Chute, d’Albert Camus

la-chute-camus-coverQuatrième de couverture

« Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation. […] J’avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j’entendis le bruit, qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d’un corps qui s’abat sur l’eau. Je m’arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j’entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s’éteignit brusquement. »

Critique

Aaah, c’est comme pour L’Étranger, ça vous intrigue cette quatrième de couverture ? Hé bien contrairement à celui-ci, vous allez assez vite l’oublier pour vous plonger dans la lecture. Le narrateur et personnage principal aura tôt fait de vous distraire, car sa personnalité et ses propos vous surprendront (et vous exaspèreront sûrement) dès le début.

Ce n’est pas une lecture facile à aborder. Je l’ai lu à un moment où je n’étais pas bien dans ma vie et ça a été un véritable choc pour moi. Pas que ça aille mieux aujourd’hui mais j’ai plus de recul. C’est pour cette raison que j’ai décidé de le relire le mois dernier. Oui, je ne l’avais lu qu’une fois, n’osant pas me replonger dans un tel récit. Je vous conseille donc de ne pas le lire si vous vous sentez au fond du trou, conseil d’ami.

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